MARDI 15 février
Ciel bleu, soleil. Départ à 7 h 30.
Nous quittons la région de Sigiriya en jeep. La piste rouge traverse un joli paysage verdoyant. Dans un champ de riz, nous apercevons une cabane construite dans un arbre. Elle sert aux veilleurs de nuit qui chassent les moustiques, sangliers, daims, buffles en faisant du bruit.
Devant les maisons se dressent de grandes antennes de télé perchées sur des bambous, car cela revient moins cher. Dans le pays, ils ont dix chaînes gratuites, et tout le monde a la télé, même si seulement 55% des gens ont l' électricité, car ils utilisent des batteries.
Nous marchons dans la forêt "Kaludiya Pokuna", au milieu de dizaines de variétés d'arbres dont les ébéniers au tronc dur, noir et élancé.
Grottes, ruisseaux, lianes géantes… Il fait bon dans cette forêt à 9 h du matin, les oiseaux chantent, sifflent et se répondent. Nous remarquons quelques ruines de monastères des bonzes… et des traces de sangliers à proximité. Il paraît qu'il y a aussi des léopards. Sur la route, nous croisons des femmes qui se dirigent vers les robinets installés par l'état, pour chercher de l'eau, dans des gros pots en terre ou de plus en plus souvent en aluminium.
Nous atteignons le temple de Dambulla, dans un paysage de verdure, riz, lacs, palmiers. Nous traversons le déversoir qui permet au lac de déborder pendant la mousson, ce qui rend la route impraticable, puis dépassons une école maternelle, dans la cour de laquelle, une vingtaine de petits, en costume rouge, sont assis en rond.
Devant nous se dresse l'imposante masse rocheuse de Dambulla. Le temple est superbe. Une rangée de Bouddhas fait le tour de la première grotte : Bouddha debout, dans diverses positions, bénissant, expliquant la philosophie, Bouddha assis, méditant, Bouddha couchés, endormis quand les pieds sont alignés, morts quand les pieds sont décalés. La plus grande des statues a été sculptée dans la masse du roc, les autres sont en briques recouvertes de plâtre et peintes.
Mais nous voilà dehors pour 15 minutes, car Bouddha va manger. Alors, on ferme les portes. Nous terminons ensuite la visite des autres grottes, toutes aussi richement décorées, plafonds peints et nombreuses statues. Dans la dernière, les statues sont en bois, recouvert de plâtre.

Le bouddhisme
C'est notre pensée qui décide de tout, les bonnes comme les mauvaises choses. Bouddha a dit que le monde n'a pas été créé par les dieux, il est bien trop imparfait. Un dieu n'aurait pas fait naître les gens avec autant d'inégalités, ou alors ce ne serait pas un bon dieu. C'est la nature qui a créé le monde, il n'est donc pas nécessaire de vénérer les dieux.
Les bouddhistes croient à la réincarnation.
Ce sont nos actes dans les vies antérieures qui décident de notre naissance (riche, pauvre, malade ou en bonne santé). Notre prochaine vie dépend donc de notre vie actuelle. Les bons actes permettront d'avoir une vie meilleure, les mauvais actes, une vie moins bonne.
Devenir un homme ou un dieu (ils ne sont pas éternels), c'est avoir une vie meilleure. Devenir une femme, c'est déjà moins bien, car elles ont plus de soucis et de souffrance que les hommes. Le pire c'est de devenir un animal, un démon ou un fantôme.
L'âme voyage dans les différents mondes, dans des milliards de vie. Si on renaît en animal, on pourra redevenir un homme dans la prochaine vie, la punition sera terminée…
Mais on peut aussi arrêter son âme.
En fait, si on se réincarne, c'est qu'on a des désirs. Si on supprime tous les désirs, on ne souffre plus. Le bonze essaie de supprimer tous les désirs terrestres. Il n'a qu'une robe, une assiette, un pot (et la télé). En méditant, on évite le désir de garder son corps. Il est inutile de s'attacher à son corps, puisqu'on va le perdre un jour.
Si on supprime tous les désirs, on atteint le nirvana. C'est l'extinction de soi. L'âme est supprimée, on ne se réincarne plus. Ce n'est ni le paradis, ni l'enfer, c'est une qualité d'existence, on ne souffre plus.
Bouddha n'a pas créé le bouddhisme, mais il a expliqué le monde. Il n'est pas un sauveur, mais un professeur.
Pour devenir bouddhiste, il faut suivre certains préceptes :
- Ne tuer aucun être vivant (ni animaux, ni insectes).
- Ne pas voler.
- Ne pas mentir.
- Ne pas consommer d'alcool, ça empêche de méditer.
Et pour les bonzes, il y a des centaines d'autres préceptes. Ils doivent vivre dans le dénuement complet.

Sur ces bonnes paroles, nous arrivons au jardin d'épices, près de Kandy où nous photographions un peu tout : cannelle (écorce d'arbre), vanille, cabosses de cacao, poivre en grappes de grains verts, citronnelle, cardamone (graines), clous de girofle, racine de safran, gingembre, bois de santal et le fruit du muscadier vert qui contient une coque avec la noix à l'intérieur. Tout un monde de senteurs!
Nous assistons ensuite à la préparation du carry : diverses épices écrasées au pilon, et revenues dans de l'huile de coco. Ce carry servira de base à la confection d'un cari de viande, de légumes ou de poisson, servi avec du riz. Nous déjeunons d'ailleurs à la terrasse de ce jardin des épices, de divers caris comme d'habitude. Beaucoup de saveurs inconnues nous sont proposées : fleurs de bananes, patates douces, aubergines et ananas cuits ensemble, différents riz cuits et présentés dans des pots en terre tenus au chaud sur de petits réchauds.
Plus tard, nous visitons une fabrique de batik. On part d'un tissu blanc, sur lequel on passe de la cire pour protéger certaines parties d'un dessin qui a été fait par une femme, selon un modèle ou à main levée. On le plonge dans de l'eau salée, puis dans la teinture jaune, et on laisse sécher. On pose une nouvelle couche de cire, on replonge dans l'eau salée puis dans la teinture rouge… et on continue ainsi avec des couleurs de plus en plus foncées. A la fin, on trempe dans de l'eau bouillante pour enlever toutes les épaisseurs de cire, et le dessin apparaît sur le tissu teinté de toutes les couleurs, sur les deux faces.
Malheureusement, depuis le tsunami, les ouvrières ne travaillent plus qu'une semaine sur trois à tour de rôle, car il n'y a plus de touristes, pour acheter la production.
Plus tard, nous achetons quelques souvenirs pour nous et les enfants, avant d'arriver à l'hôtel Hill Top à Kandy qui comme son nom l'indique, est en haut d'une colline et domine la ville.
A 17 h 15, nous assistons à un spectacle de danses de Kandy, les costumes sont magnifiques, et le spectacle s'achève avec les mangeurs de feu et les marcheurs sur braises… Impressionnant quand même!
Ensuite, nous allons visiter le temple de la dent de Bouddha. Dans un reliquaire en or, se trouvent six reliquaires plus petits emboîtés les uns dans les autres, et à la fin on découvre un lotus en ivoire où repose la dent sacrée.
Dans la bibliothèque, nous voyons de superbes livres de 1600 pages gravés au stylet et noircis au charbon, ainsi que d'autres livres en feuilles de talipot (une espèce de palmier aux larges feuilles). Tout autour de la grande salle, trônent des Bouddha en or. C'est splendide!

Quand Bouddha est né, dès le premier jour, il savait marcher, il a fait sept pas, et sont apparus sept lotus sous ses pieds. A 16 ans, il s'est marié. A 35 ans, il a atteint le nirvana et il est mort à 80 ans. Avant de l'incinérer, un bonze lui a arraché une canine. La dent a été donnée au roi de l'Inde, et rangée dans un reliquaire en or. Un animiste essaya bien d'écraser cette dent, mais celle-ci rebondit vers le ciel et tomba dans la couronne d'un autre roi.
Quand il y eut une guerre en Inde, le roi confia la dent à sa fille qui, accompagnée de son époux, l'emporta, cachée dans sa chevelure, jusqu'au Sri Lanka. Après avoir été déplacée plusieurs fois, elle finit par atterrir à Kandy où elle est restée depuis 400 ans.

De retour à l'hôtel, nous dînons avec Pria comme d'habitude, et nous parlons du tsunami.

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