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                   Minorque - 
                  1982  
 
  
                   CROISIERE FAMILIALE du 30 juillet  
                  au 30 août En famille avec Vincent (7 ans) et Olivier (presque 
                  3 ans)  De Jeudi 29 juillet à Samedi 31
 Traversée de la France par l'autoroute Rouen-Perpignan, 
                  avec le bateau en remorque
 
 Samedi 31 juillet
 Arrivés à Perpignan, nous allons au supermarché 
                  pour le ravitaillement.
 Puis, nous prenons la route de St Cyprien, où la mise 
                  à l'eau du voilier s'effectue sans encombres. Le mât 
                  est remis en place, les provisions rangées, l'intérieur 
                  nettoyé. Le soir, nous prenons notre premier bain tous 
                  les quatre sur la plage de St Cyprien.
 
 Dimanche 1 août
 Ciel bleu, petit air frais qui se glisse à l'intérieur 
                  de la cabine ouverte à tous vents ! Voici notre premier 
                  réveil à bord du bateau depuis qu'il a touché 
                  l'eau, après avoir traversé la France en remorque 
                  derrière la voiture…
 Tantôt, nous allons déposer remorque et voiture 
                  au dépôt-gardiennage de Rivesaltes. Le retour s'effectuera 
                  en taxi, en autocar et la dernière partie à pied 
                  !
 Nous voilà désormais, libres avec notre voilier 
                  et… nos jambes pour nous déplacer…
 
 Lundi 2 août
 Après une nuit agitée dans le port de St Cyprien, 
                  nous nous éveillons sous un ciel qui ne dément 
                  pas la nuit écoulée : pluies d'orage qui nous 
                  obligent à fermer toutes les ouvertures et violentes 
                  rafales de vent qui font battre les drisses pourtant attachées…
 La matinée pluvieuse et ventée s'avance, courses, 
                  météo, achat d'une canne à pêche 
                  pour Vincent…
 Dans l'après midi, nous vaquons à diverses occupations 
                  avant de mettre au moteur pour gagner Banyuls, à quelques 
                  dix milles plus au sud.
 Banyuls, charmant petit port, conserve un peu de pittoresque, 
                  ce n'est pas une marina moderne. Nous y arrivons toutes voiles 
                  dehors, car le vent s'est levé depuis un moment et nous 
                  filons à 5 nœuds. Dans la soirée, nous errons 
                  à travers la petite ville qui s'offre à nous en 
                  un défilé de ruelles en escaliers, de murets tapissés 
                  de fleurs odorantes, de maisons typiques…
 Une belle vue sur le port, depuis les hauteurs, et la nuit nous 
                  surprend sur le chemin du retour. Nous regagnons alors notre 
                  home flottant, pour préparer la prochaine étape.
 
 Mardi 3 août
 En fin de journée, nous avons mouillé à 
                  Cadaquès, en Espagne. Nous pensions d'abord passer une 
                  nuit de plus à Banyuls, la météo n'étant 
                  pas très engageante (6 à 7 Beaufort), Mais dans 
                  l'après midi, le capitaine nous informa que la mer était 
                  belle et le vent pas très fort. Nous sommes donc partis, 
                  avec le vent juste en face… Presque toute la route au 
                  moteur ! Vers 20 h 45, nous jetions l'ancre dans un petit port 
                  au pied de Cadaquès, bourgade éclairée 
                  de toutes parts et animée par les promeneurs.
 
 Jeudi 4 août
 Ecrire en mer n'est pas souvent possible et pourtant, c'est 
                  ce que je fais, ce soir. Le bateau se balance à peine 
                  au rythme des vaguelettes qui courent le long de la coque. Aujourd'hui, 
                  nous avons goûté les premières surprises 
                  de la croisière.
 Ce matin, après une nuit au mouillage tranquille de Cadaquès, 
                  nous sommes allés à terre en annexe.
 Pour acheter le pain et la viande, quelle patience ! Entre deux 
                  tranches débitées, la bouchère y allait 
                  de son petit discours, et ça durait ! Il y avait la queue 
                  loin dans la rue…
 Ensuite, corvée d'eau ! Mais on a eu beau chercher partout, 
                  pas d'eau potable ! Je me suis renseignée auprès 
                  d'une petite grand-mère, qui s'en allait elle-même 
                  chercher de l'eau et qui m'a emmenée jusqu'à la 
                  fontaine où viennent s'approvisionner les villageois. 
                  En effet, il y a restriction. Vers midi, nous avons pris un 
                  bain dans la mer, ce fut notre douche ! Quant à la vaisselle, 
                  nous avons décidé à partir d'aujourd'hui 
                  de la faire en pleine mer, pour économiser l'eau douce… 
                  Depuis le temps, que nous lisions des récits de marins 
                  qui lavaient leur vaisselle à l'eau de mer !…
 A 14 heures, nous avons quitté Cadaquès, pour 
                  traverser le golfe de Rosas, et croiser au pied des îles 
                  Mèdes, dont j'ai fait un croquis en passant. Nous avons 
                  enfin atteint Llafranc vers 22 heures. La mer était si 
                  belle que j'ai pu lire, écrire mon courrier et rédiger 
                  ce journal.
 
  Jeudi 5 aoûtNous sommes restés à flâner à Llafranc 
                  : baignade, promenade, dîner au restaurant, une paella 
                  délicieuse, puis balade le long d'un sentier surplombant 
                  la mer, au clair d'une lune rousse.
 Le soir, nous nous sommes mis à couple avec d'autres 
                  bateaux, tandis que comme dans beaucoup de villages, la fête 
                  battait son plein. Le phare de Llafranc, situé tout en 
                  haut de la colline a veillé sur nous toute la nuit, avec 
                  son pinceau lumineux infatigable. Le temps est toujours très 
                  doux. La nuit, nous dormons les portes ouvertes. Si bien que 
                  ce soir, comme des gens à couple de notre bateau, traversait 
                  le cockpit pour regagner leur bord, nous avons vite fait de 
                  nous cacher sous le duvet en attrapant un vrai fou rire ! Mais 
                  que faisaient-ils là ? L'étiquette aurait voulu 
                  qu'ils passent par le pont ! Oui, mais voilà, notre pont 
                  était encombré par l'annexe !
 Vendredi 6 aoûtLlafranc devait être notre dernier port avant la traversée 
                  vers Minorque, mais depuis deux jours, un coup de vent force 
                  8 est attendu, nous ne pouvons mettre cap au large dans ces 
                  conditions… Nous avons donc fait route sur Palamos, pour 
                  attendre une bonne couverture météo avant de nous 
                  élancer vers le but de notre voyage..
 En attendant, Vincent a déjà repéré 
                  des manèges pour ce soir…
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