Samedi 30 juillet
Ciel bleu, beaucoup de vent.
Nous partons pour la Sierra de Monchique. En voiture les kilomètres
et le paysage défilent beaucoup plus vite qu'en voilier,
on est bientôt rendu. Peu après Silves, commence
notre itinéraire.
De Monchicao à Fornalha, nous suivons une route de montagne
bordée de terre rouge et d'eucalyptus. En arrivant à
Fornalha, un superbe panorama sur la Sierra et la mer, s'offre
à nous.
Nous allons ensuite traverser de nombreux petits villages, au
charme discret.
Picota (774 m) : une route vertigineusement étroite nous
mène à ce sommet, dans des senteurs de garrigue
chaude rafraîchie par un souffle de vent. Nous découvrons
une superbe vue circulaire sur la montagne, la mer et la lagune
de Portimao.
Monchique : Charmant village empierré où nous
déjeunons, à une terrasse ombragée, située
sur la place centrale.
Foia (902 m) : Là encore, un point de vue époustouflant
sur toute la région d'Algarve, et des parfums, et des
senteurs, au cours de la descente !
De Chilrao à Barranco de Pisôes, c'est l'exploitation
forestière qui domine. De longs tas de bois bordent la
route.
A Cha de Casinho, nous empruntons un chemin de terre à
peine empierré, pour aller vers Marmeleite. Nous soulevons
des nuages de poussière qui nous assèchent la
bouche.
Romeiras... barrage de Bravura (peu d'eau)... puis nous allons
vers la côte Ouest du Portugal.
Carrapateira : Océan bleu marine, plages d'émeraude
sur sable d'or, rouleaux blancs se précipitant vers le
bord, décor de rêve rehaussé par de multiples
rochers sur lesquels les vagues viennent briser.
Ponta de Piedade (près de Lagos, sur la côte sud)
: Nous y avions pique-niqué avec Cap Sounion, un midi.
La vue des rochers côté terre ne dément
pas le côté mer… Absolument splendide !
Dimanche 31 juillet
Chaleur ! Soleil ! Ciel bleu !
Nous partons pour un circuit au nord-est de l'Algarve, près
du Guadiana.
Aujourd'hui encore, nous allons découvrir des villages
de l'intérieur, loin du tourisme et de la côte.
Odeleite : ruelles étroites aux maisons blanches écrasées
de chaleur…
Vale do Pereira : minuscule village ! Les gens nous regardent
passer, intrigués. Il n'y a que nous pour photographier
le four à pain communautaire, l'antique charrue, le vieux
moulin délabré.
La rue du village est si peu utilisée que le milieu en
est envahi d'herbes…
Furnazinhas : ruelles pavées, coquettes maisons blanches
aux encadrements de fenêtres bleus ou jaunes, fours extérieurs.
Nous suivons discrètement une petite vieille en noir,
avec un chapeau de paille, pour la filmer de dos… Mais
elle va bon train, la mémé, et nous trottinons
derrière elle sous le soleil cuisant. Nous aurons quand
même trois secondes de film avant qu'elle ne disparaisse
au coin d'une maison.
Soudes : Un vieil homme pose, complaisamment avec son cheval
harnaché d'un porte-bagages original. Il vient chercher
un seau d'eau pour ses quelques chèvres qui l'attendent
un peu plus loin.
"Bonjour.. bon dia…"explique-t-il avec plaisir…
Un moulin tourne paresseusement ses ailes, un vieux sur son
cheval converse avec une vieille paysanne en chapeau de paille…
Ici, le temps s'est arrêté… Dans la paix
de ce village, tout le monde nous salue…
Martim Longo : Ce serait la plus grosse bourgade du coin semble-t-il,
mais pour trouver un restaurant, c'est la croix et la bannière
!
Il n'y a rien à des kilomètres à la ronde.
Dans un petit café, nous arrivons à manger un
vague sandwich au chorizo local et quelques sardines grillées
froides, le tout arrosé d'une bière fraîche.
Pas un festin, quoi !
Alcoutim : Nous retrouvons avec plaisir le kiosque à
l'ombre, où nous mangeons une glace comme lors de notre
escale avec Cap Sounion, pendant la remontée du Guadiana.
La route du retour est une superbe balade le long du Guadiana,
jusqu'à Foz de Odeleite… Ruban vert dans la verdure,
paysage qui décline les tons et les nuances du vert…
Méandres paresseux bordés de roseaux et collines
toute en rondeur complètent le tableau.
Castro Marim : il fait trop chaud pour monter jusqu'au château.
Pouce ! On passe.
Vila Real de San Antonio : Il fait trop bon à l'ombre
pour ne pas boire un petit quelque chose bien frais, avant de
rejoindre le bateau à Isla Canela.
Lundi 1 août
Ciel bleu, soleil.
Nous partons pour un itinéraire autour de Loulé.
L'autoroute nous permet de gagner assez vite la région
que nous allons sillonner.
Milreu : un petit site archéologique sans prétention…
quelques vagues mosaïques au sol (comme à Chypre),
mais il n'en reste pas grand chose, à peine de quoi faire
une photo.
Estoi : Le palais recouvert d'azulejos, que nous avions projeté
de visiter, est fermé.
Almancil : La chapelle de Sao Lourenço (entièrement
tapissée d'azulejos à l'intérieur) est
fermée le lundi matin, il faudra y revenir dans l'après-midi.
Nous allons donc nous balader le long de la plage de Quarteira,
avant de rejoindre Loulé pour déjeuner dans une
ruelle du quartier historique.
Sao Lourença : maintenant la chapelle est ouverte. L'intérieur
est un chef d'œuvre. Les murs du sol au plafond, et la
voûte de l'église elle-même, sont couverts
d'azulejos. Le chœur baroque, doré, tranche dans
tout ce bleu.
Barranco Do Velho : une jolie petite église se dresse
au sommet d'une colline recouverte de chênes-lièges.
Bizarre, l'écorce ! Il suffit d'en couper un morceau
et on a un bouchon tout fait. Mais nous ne trouvons pas l'olivier
de 8 mètres de haut et 25 de diamètre, décrit
dans le guide. Aurait-il brûlé ? Il y a des traces
d'incendie dans la forêt.
Salir : une église… une ruelle étroite…
quelques silencieuses maisons blanches…
De Rocha da Pena, on atteint Penina par un chemin rocailleux
de terre rouge… pour aller voir… bah rien en fait
! Une soi-disant cheminée de 1821, mais qui est aussi
introuvable que l'olivier de Barranco.
Alte : C'est le village le plus typique de l'Algarve, dit-on,
en tout cas il est agréable d'y faire un tour, et de
monter jusqu'à l'église, image de carte postale.
La route vers Paderne serpente au milieu des vergers : pêchers,
citronniers, orangers, oliviers, vignes et autres fruitiers
exotiques que nous ne reconnaissons pas. On s'y sent bien. Puis
vient l'heure de rentrer.
Mardi 2 août
Ciel bleu, soleil.
Aujourd'hui, nos pérégrinations nous conduisent
vers l'Espagne. Nous allons dans la Sierra d'Araceno à
une centaine de kilomètres d'Isla Canela. Terres brûlés
par le soleil, rivières à sec, tout est couleur
paille sèche, hormis les villages tout blancs qui s'étirent
le long de la route. On accède aux maisons basses à
toit plat, ouvrant directement sur la rue, par trois marches
qui découpent le bord de la route dépourvue de
trottoir.
Nous déjeunons à El serro de Andevalo, bourgade
pourvue d'une jolie église mauresque. Heureusement que
le café où nous mangeons est frais, car dehors,
on se croirait dans un four. Ce n'est pas la vallée de
la mort aux USA, mais ça s'en approche…
Almonaster la Real : une vieille église en pierres du
pays domine le bourg. Les ruelles sont très étroites
et pavées de galets brillants qui crissent sous les pneus.
Nous nous déplaçons en voiture dans le village,
car à pied, la chaleur est intenable. Tout en haut d'un
piton rocheux, sentinelle de pierres, une mosquée-château
veille.
Elle est très bien conservée et toute fraîche
à l'intérieur. Les piliers sont intacts et une
vasque pleine d'eau accueille les visiteurs à l'entrée,
dans un rayon de lumière dorée.
Ce petit bourg est ravissant.
Castaño del Robledo : ce village, le plus joli d'Andalousie,
paraît-il, est encore plus mignon avec ses ruelles brillantes
bordées de maisons impeccables, et sa placette d'opéra
(plaza del Alamo) à travers laquelle les voisins en vis
à vis, peuvent se parler sans élever la voix,
tellement c'est petit. Une fontaine toute fraîche parachève
le décor.
Ah ! se réveiller ici dans le matin doux, et ouvrir ses
volets directement sur la terrasse de café minuscule…
C'est du Pagnol !
Fuenteheridos, Galaroza, autant de villages tranquilles sur
notre chemin… Pour y faire un tour, on rase les murs,
cherchant l'ombre; il est 17 heures, on a toujours aussi chaud.
Araceno : Tout en haut de la colline une église, à
mi-hauteur une autre, et en bas la ville blanche qu'on regagne
par des ruelles en pente raide.
Après glaces et boissons fraîches, nous prenons
la route du retour. Les mines de Rio Tinto offrent un paysage
surprenant de beauté. Quelle surprise au détour
d'un virage d'apercevoir toutes ces terrasses façonnées
par la main humaine, et qui présentent des teintes chaudes,
magnifiées par le coucher du soleil !
La route qui nous ramène au bateau est beaucoup plus
verte qu'à l'aller, beaucoup d'arbres, pins, et fruitiers…
Avant de rentrer, nous faisons un crochet par Isla Cristina,
le port voisin, situé au bout d'une langue de terre entourée
de marais salants.
Mercredi 3 août
Grand rangement sous une chaleur torride… Nettoyage…
Démâtage… grutage…
Nous quittons Isla Canela à 19 h 30.
Un peu plus tard, nous mangeons à la terrasse d'un restaurant
de San Lucar la Major, d'où nous parviennent des bruits
de fanfare (très bon, et pas cher).
Vers minuit 30, après avoir roulé pendant 250
km, nous nous arrêtons pour la nuit (une centaine de km
au delà de Séville) après un petit épisode
comme il en arrive parfois, quand on tracte le bateau.
Lors d'un demi-tour, à minuit moins le quart, comme nous
n'avions pas une largeur de route suffisante pour finir la manoeuvre
entamée, nous avons essayé de passer sur le bas-côté,
entre un mur et un panneau de signalisation. En ligne droite,
ça aurait été possible… mais pas
en position de fin de demi-tour. Evidemment, impossible de reculer
car le frein de la remorque était coincé, et impossible
d'avancer à cause du panneau qui touchait le plat-bord.
Il a fallu démonter les stabilisateurs et dételer,
pour pouvoir replacer le frein en position de marche arrière,
et se dégager de là… puis rouler cinq kilomètres
avant de pouvoir revenir sur nos pas.
Jeudi 4 août
Soleil, ciel bleu.
Départ à 9 h 30. Nous roulons toute la journée.
A 21 h 30, nous quittons Vittoria où nous avons failli
manger au restaurant. Nous avions prévu de nous y arrêter
et de faire un tour dans la ville. Il nous a déjà
fallu 30 minutes pour garer nos 12 mètres de "convoi",
puis 25 autres minutes pour atteindre le centre-ville à
pied.
La ville était bondée, noire de monde, deux ou
trois podiums avec des groupes, défilé de fanfares,
et comme en plus, nous avions oublié de débrancher
le frigo de la batterie, nous risquions fort de retrouver la
voiture en panne, si le repas s'éternisait. Bref, nous
sommes repartis après cette petite marche de 45 minutes
qui nous a dégourdi les jambes, mais pas rassasiés.
A 22 h 15, nous avons enfin trouvé un restaurant sur
la route et nous avons passé la nuit à 80 km de
la frontière française après avoir parcouru
820 km dans la journée.
Vendredi 5 août
Ouah ! quel froid cette nuit, dans le bateau ! et ce matin,
brume partout…gris…mouillé…
Cependant, quelques kilomètres après le démarrage,
nous retrouvons le soleil.
Déjeuner dans la forêt des landes ! Nous avons
pris la route buissonnière, qui évite la N10 et
passe par Vieux Boucau, Mimizan, Biscarosse, pour atteindre
Arcachon. Beaucoup de jolies maisons basques et abondance de
fleurs.
Arrêt à la dune du Pyla : Nous ne l'avions jamais
vue ! Impressionnante masse de sable fluide… 117 mètres
d'altitude (la plus haute d'Europe), 3 km de long, et elle avance
de 3 à 5 mètres par an.
Ensuite, nous tournons une heure, pour trouver un endroit où
stationner le bateau, afin d'aller dîner à Arcachon
(excellent repas de mer).
Nous marchons sur la promenade, c'est le même Océan
Atlantique, à quelques degrés plus au nord, il
y a autant de vent et de moutons et la baie d'Arcachon est plutôt
agitée.
Après le dîner, nous dégustons quelques
churros dont j'avais envie depuis un mois (introuvables en Algarve)
et nous passons la nuit à Arcachon.
Samedi 6 août
Ciel gris.
Ce matin, nous allons faire le tour du bassin d'Arcachon, jusqu'au
Cap Ferret… Quelques petites flaques de ciel bleu apparaissent,
ici ou là.
Et puis, finalement, on avance au pas, sur la route du Cap Ferret,
alors on laisse tomber, on ne va pas se mettre dans des bouchons
pour des heures. Nous nous arrêtons finalement à
Saint André de Cubzac, sur les bords de la Gironde, pour
la pause de midi, avant de repartir vers le nord.
La journée s'achève à 21 h 30, quand nous
nous arrêtons pour dîner et passer la nuit après
Tours. Et voilà encore 450 km de faits sur le retour.
Dimanche 7 août
Ciel gris.
La dernière étape: 250 km. Nous arrivons à
14 heures chez nous.
Kilométrage aller :1980 km
Excursions sur place : 1600 km
Retour : 2190 km
Total : 5770 km
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