Lundi 27
En route pour Gdansk ! 180 km plus tard, nous nous installons
à Schieszenko à une vingtaine de kilomètres
du centre, un camping sous la pinède, proche de la mer.
Il y a peu de place, car le terrain est accidenté, mais
les voisins viennent nous aider à manœuvrer la caravane,
comme d'ailleurs presqu'à chaque fois que nous avons
dû la placer à la main. La voilà la Baltique,
grise comme le ciel, bordée de sable presque blanc...
20° sur la plage, 17° dans l'eau. Nous l'avions déjà
vue depuis la Russie, alors
qu'elle était encore prise par les glaces en avril 2003.
Dans l'eau, quatre ou cinq cormorans et au-dessus quelques mouettes...
Sur la plage, une poignée de gens assis et nous, promeneurs
solitaires, au long des vagues douces... Il ne fait pas froid,
on est en short et tee-shirt, mais dire qu'on a chaud serait
exagéré ! Le ciel se teinte de bleu pâle
et la mer passe du gris sombre au gris-bleu acier... Il faudrait
la voir sous le soleil, mais pour l'instant, il est caché
sous un gros nuage et comme il est déjà 17 heures,
pas sûr qu'il reparaisse ce soir !
Mardi 28
Au programme d'aujourd'hui, nous avons prévu une grande
excursion en voiture jusqu'à la point de Hel qui ferme
la baie de Gdansk au nord, à 120 km du camping. C'est
une longue langue de pinèdes et de sable de 34 km, avec
d'après le Routard, de jolis villages de pêcheurs
et tout au bout, Hel port de pêche aux belles maisons
à colombages. La circulation est intense jusqu'à
Wladyslawowo, entrée de la presqu'île, puis c'est
le tourisme de masse, parcs d'attraction, foule sur les trottoirs,
embouteillages... Sur les premiers kilomètres de la langue
de terre, les campings se suivent, pleins à craquer,
caravanes et tentes se touchent presque dans tous les sens.
Vive la nature !
Nos quelques expériences de promenade en montagne et
en bordure de mer nous ont appris qu'il valait mieux se promener
dans les villes où il y a beaucoup moins de monde que
dans les lieux naturels touristiques (en tout cas, c'est notre
constat pour le mois de juillet) ! Beaucoup plus loin, les campings
se raréfient, cependant la circulation reste dense. Maintenant,
nous longeons la mer de très près, c'est plus
sauvage. Mais dans toutes les villes, qui n'ont rien de villages
de pêcheurs, c'est la concentration de campings bondés.
Le Routard ferait bien de remettre à jour son édition
(nous avons pourtant la plus récente : 2009-2010).
Villages de pêcheurs ? Maisons à colombages ? C'est
une blague ! Machines à touristes plutôt ! Et on
ne voit même plus la mer ! Voici Hel, accumulation de
parkings payants, auxquels il est impossible d'échapper
si on veut, ne serait-ce que jeter un coup d'œil ! Nous
qui pensions découvrir un village avec un petit port,
voire une ou deux terrasses où manger, nous nous trouvons
finalement dans une rue bondée de boutiques de souvenirs
qui cachent tout, même la mer et de restaurants collés
les uns aux autres. Pas envie de manger là ! Vingt minutes
plus tard, grand maximum, le temps de voir qu'ici il n'y a rien
à voir, nous repartons délestés du prix
d'une heure de parking. Il est midi. Sur la route du retour
qui nous conduit à Gdansk où nous nous arrêterons,
c'est une file ininterrompue de voitures qui bouchonnent pour
s'engager dans la presqu'île.. sur des kilomètres
! Une vraie folie grégaire !
A 15 heures, nous entrons dans Gdansk, il pleut à seaux.
Après 6 heures de route pour 200 km inutiles, nous n'avons
pas mangé. Nous avalons un cake aux pommes polonais et
partons à pied dans la ville, short, K-way et parapluies,
la classe !

Gdansk est magnifique. Les maisons sont encore
plus hautes qu'ailleurs, cinq ou six étages surmontées
de toits aux frontons de formes diverses comme en République
Tchèque. Nous marchons le long de la Motlawa, puis
dans la vieille ville. Maisons et quartiers remarquables, chaque
édifice recèle des détails intéressants..
un petit regret, l'invasion de boutiques de souvenirs dans certaines
rues, petites tentes en toile qui gâchent le charme de
l'endroit. On ne voit alors que le haut des maisons, même
chose sur une partie de l'allée qui borde le fleuve.
Dommage ! Heureusement, il reste de nombreuses rues épargnées
par le phénomène. On se surprend à respirer
d'aise, de pouvoir surprendre les rues dans leur état
naturel. La rue Mariacka a conservé ses balcons de pierre
sculptés, mais il est difficile d'en avoir une vue d'ensemble
à cause des marchands de bijoux qui ont installé
leurs étals dans les escaliers, la rue Dluga (rue longue)
prolongée par le "long marché" est la
plus belle, c'est la voie royale, autrefois voie d'honneur des
cortèges royaux. Peu de boutiques sur les côtés,
elle se laisse admirer du bas des murs aux toits. On dit que
cette rue présente un ensemble de façades peintes
parmi les plus beaux de Pologne, maisons cossues, surmontées
de pignons sculptés, dotés d'importants portails,
typiques des cités riveraines de la mer baltique.
Gdansk, qu'on appelle la "perle de la Baltique" est
une vraie merveille, encore plus, je pense que toutes les villes
que nous avons vues avant.
Mercredi 29
Nous retournons à Gdansk, ce matin pour la voir sous
le soleil, parce qu'hier c'était plutôt gris. C'est
vrai que c'est encore plus beau ! De rue en maison, nous marchons
le nez en l'air. Nous reprenons toutes les voies déjà
parcourues hier... Les revoir les imprime dans notre souvenir.
Le quartier est une merveille d'architecture, on ne s'en lasse
pas et le matin, il y a moins de monde, on peut photographier
plus aisément. A midi, nous déjeunons dans un
restaurant près de l'église Mariacki (Notre Dame),
que nous visitons ensuite. C'est la plus grande de Pologne.
A l'intérieur se dresse une horloge astronomique gigantesque
du 15ème siècle, qui donne l'heure, la date, les
phases de la lune et les positions du soleil et de la lune dans
le zodiaque. En 1470, c'était la plus grande du monde.

Puis nous flânons encore un peu dans
ces rues si belles... Une gaufre au bord de la Motlawa, le soleil
brille, c'est sympa ! Un dernier coup d'œil à la
Baltique qui sous ce beau ciel, s'est teinté de bleu
foncé, et vers 16 h 30 nous attelons la caravane pour
nous diriger vers la frontière. Il ne nous reste plus
que Szczecin à visiter et ce sera la fin du voyage.
En chemin, nous faisons quelques courses à Auchan. Nous
voulions ramener une bouteille de vodka. Impossible ! La caissière
n'a pas voulu nous la laisser, on n'a rien compris. Il semblerait
qu'il faille une autorisation pour acheter de l'alcool. Pour
la bière, pas de problème, on a pu acheter de
la bière Tatra à deux ou trois reprises, elle
est d'ailleurs très bonne.
Nous roulons pendant 135 km jusqu'à Utska où nous
arrivons à 21 h 30. Nous espérions dormir près
de la mer. Mais elle est inaccessible en voiture. Confirmation
de ce que nous avions remarqué pour les rivières,
les lacs et ces jours-ci pour la Baltique, on ne les voit que
rarement, même si la route les longe. On ne peut y accéder
qu'à pied, en quelques endroits et en laissant la voiture
dans un parking payant. Tant pis, nous dormirons dans un coin
tranquille hors de la ville. Dommage pour la mer !
Jeudi 30
Encore 240 km et nous atteindrons le camping de Dabie près
de Szczecin, non sans mal, il nous aura fallu tourner une heure
dans la ville et autour pour dénicher un camping. Ils
sont très rares en dehors des zones purement touristiques.
Il est situé au bord de l'Oder dans un cadre agréable.
Quelques bateaux sont amarrés là, sur deux ou
trois pontons formant une marina. Après y être
allés faire un tour, nous nous rendons à la ville.
Joli château tout blanc, avec des toits verts et certaines
parties des murs en briquettes rouges, quelques monuments intéressants,
mais beaucoup trop de marche pour pas grand chose en réalité.
Nous finissons par nous asseoir à une terrasse de restaurant
près de l'Oder pour boucler la journée agréablement.
Vendredi 31
Les derniers kilomètres en Pologne... Nous en avons parcouru
4007 dans le pays. Nous rentrons doucement via l'Allemagne et
la Belgique. A minuit, nous nous arrêtons pour la nuit
à Köln.
Samedi 1 août
A midi, nous arrivons à Namur (Belgique). Nous allons
y faire un tour. L'après-midi, nous suivons la Meuse
de Namur à Dinant, bel itinéraire verdoyant, villages
serrés au bord de l'eau qui scintille sous le soleil.
Dinant, une grande pause dans l'après-midi pour une mini-croisière
sur la Meuse et balade à pied dans la ville.
A 18 heures, nous partons par la route qui longe le fleuve.
Nous avons l'intention de la suivre jusqu'à Revin en
France et de trouver en chemin un village sympa pour dîner
ce soir. La Meuse, long ruban dont la route épouse parfaitement
le tracé, est reposante, elle apporte une impression
de calme infini.
Nous dînons à Rocroi, dans un restaurant de spécialités
locales et dormons dans cette bourgade fortifiée.
Dimanche 2
Pluie... Pluie... Pluie... Que c'est triste le Nord sous le
ciel gris !
Nous rentrons à la maison dans l'après-midi.
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