laponie - 2008



Dimanche 9 mars
Départ d'Orly Sud à 8 h 20, pour une arrivée à Rovaniemi, trois heures plus tard, c'est à dire à 12 h 30 heure locale.
A l'aéroport, nous sommes accueillis par Olavi que nous appellerons Ola à sa demande et qui sera à la fois notre guide, notre hôtelier et notre restaurateur… Il nous emmène en mini-bus, tout d'abord au village du Père Noël, situé sur le cercle polaire, tout près de Rovaniemi, puis dans le village de Peurasuvanto, où nous séjournerons cette semaine, à 180 km au nord du cercle arctique. Nous arrivons à 17 heures, et prenons possession de notre équipement "grand froid". Nous voilà parés comme des cosmonautes. En plus de notre équipement personnel – fuseau de ski, gants et chaussettes de soie et de laine, collant, gros pull – on nous prête des sur-gants, des sur-chaussettes, un casque de moto, une cagoule et une combinaison.
Nous nous installons dans des petits chalets individuels en bois rouge, adossés à la forêt, à quelques mètres d'une large rivière qui ne gèle pas, à cause du courant du barrage.

Le site est superbe, perdu dans la nature, dans un village qui compte quatre habitants. Nous sommes un petit groupe de douze et le premier repas, cuisine familiale typiquement lapone (saumon fumé, viande de renne), est de bon augure, pour le reste du séjour.
Nous quittons le chalet du restaurant pour regagner notre propre chalet, sous les flocons qui virevoltent dans le vent. Une fois au chaud à l'intérieur, je prends conscience du silence… Un calme paisible nous enveloppe.
Au lit de bonne heure, quelques pages d'un bouquin, et la fatigue commence à se faire sentir, la nuit dernière a été courte pour moi, je me suis couchée à 2 heures et relevée à 3 h 30 pour partir à Orly.

Beautés hivernales

Lundi 10 mars
Quelques flocons au réveil… Après le petit déjeuner finlandais, porridge, confiture aux quatre baies et divers pains et fromages, nous nous équipons de pied en cap. Il ne fait pas si froid que ça, seulement moins 2°, ce matin. Nous partons à huit motoneiges vers le lac gelé. C'est une sensation agréable que de glisser sous les arbres, nous nous suivons à la queue leu leu, deux personnes par motoneige, et nous communiquons par signe, lever le bras signifie "danger", pouce en haut c'est "ok on est prêt", bras en croix "stop" ! Nous laissons une vingtaine de mètres entre chaque moto. Notre expédition dans le grand nord nous emmène à 3,5 km sur le lac gelé. Toute petite expédition… mais une première pour nous ! Sur le lac recouvert d'une épaisse couche de glace, nous nous installons en un grand cercle, sur des peaux de renne, et à l'aide d'un long foret prolongé par un diamant, nous perçons des carottes dans une épaisseur de glace de plus d'un mètre. Soudain, l'eau s'engouffre dans le trou. Nous finissons de dégager à la pelle pour y voir clair. Les cannes sont minuscules, juste un petit manche, avec la ligne au bout. Certains trous ont plus de rendement que d'autres, celui de Jérôme par exemple qui pêchera une dizaine de petits poissons en peu de temps. Moi je n'attrape rien, mais ma canne est plus souvent dehors que dedans, je photographie, j'admire le paysage, je regarde alentour, bref, attraper des poissons est le cadet de mes soucis!
Les peaux de renne nous isolent vraiment bien de la neige, et avec les couches d'habits que nous avons superposées, nous n'avons pas froid, même assis par terre, immobiles.
A midi, nous déjeunons dans une kota, sorte de cabane en bois, ronde, avec un toit pointu percé d'une cheminée. Au centre, dans un foyer, brûle un grand feu sur lequel grillent des saucisses, des tartines au fromage, du pain de pomme de terre. Trois marmites noires, léchées par les flammes, tiennent au chaud une épaisse soupe de pois, le café, et une boisson chaude aux baies de la région. C'est très bon, ça réchauffe, et on a notre lot de calories pour l'après-midi. Le retour en motoneige est ponctué de petits incidents plutôt drôles. Il faut attaquer un talus pour monter sur le plateau, trois ou quatre motoneiges se plantent, dont la nôtre. Tout le monde par terre !
Une fois rentrés au chalet, nous nous équipons de skis de fond, Valérie, Jérôme, Marc, André, Elodie, Amaury, Jean-Paul et moi, tandis que Jean-Michel et Dominique chaussent des raquettes, et nous voilà tous partis dans la forêt. Le dernier couple (Christian et Dominique) ne nous accompagne pas. C'est épuisant cette marche de quatre kilomètres, la neige colle aux skis, nous n'arrivons pas à glisser, nous transportons en permanence une bonne dizaine de centimètres de neige sous nos semelles. Il ne fait pas assez froid ! Les chutes sont nombreuses, sources de bonne humeur ! Mais quel calme dans la forêt, et quelle immensité !
De retour au chalet après une douche bien chaude qui défatigue, nous bouquinons confortablement installés dans notre petite maison de bois. Il fait bon à l'intérieur, tout est parfaitement isolé, et par moment nous coupons le chauffage, pour ne pas avoir trop chaud.
Pour le dîner, nous nous réunissons en une grande tablée de treize personnes, les douze voyageurs et Ola, qui s'installe avec nous.
Nous sommes seuls dans le petit restaurant familial, où l'on mange "comme à la maison". C'est vraiment très bon ! Ola nous raconte la vie en Laponie et toutes sortes d'histoires fort intéressantes sur le pays, les visiteurs, la nuit polaire, le soleil de minuit, les aurores boréales et autres aventures de motoneige tombée dans le lac à la fonte des glaces !

Le restaurant

Mardi 11 mars
Il tombe une fine neige. A neuf heures, nous partons en mini-bus pour Saariselkä, à 80 kilomètres encore plus au nord que Peurasuvanto, pour une balade de 3 heures en traîneau à chiens. Le bus roule à 100 – 110 km/h sur la route enneigée… comme tout le monde ! Etonnant ! Un renne court sur le bas-côté, un chasse-neige lance des panaches de neige…
Arrivés à destination, changement de programme, les chiens étaient prévus pour demain. C'est plutôt bien finalement, car demain était une journée libre normalement, et nous préférons être en activité… Alors, nous sommes contents. Pour aujourd'hui, nous allons voir un diaporama sur la Laponie avant de déjeuner dans un restaurant perché en haut d'une colline d'où partent quelques pistes de ski alpin. L'après-midi, nous allons tous à la piscine tropicale. Nous rentrons en mini-bus par la longue route enneigée qui traverse des paysages immaculés, forêts à perte de vue, lacs gelés couverts de neige, et très peu de circulation.
Sur la route, nous apercevons l'hôtel de glace, une énorme colline de neige percée de portes…
Rentrés au chalet, nous flânons, lisons, profitons du paysage. Après le dîner, ambiance sympa, et plats gourmands locaux, nous sortons tous ensemble et avons la chance de voir juste à ce moment une toute petite aurore boréale, pas très spectaculaire, dans le ciel qui commence à se découvrir. Il faut savoir qu'on ne peut en voir que si le ciel est clair.
Comme chaque soir, après ces journées au grand air, et les activités auxquelles nous ne sommes pas habitués, nous nous couchons tôt, et lisons une petite heure, avant d'attaquer une grande nuit réparatrice pour nos muscles mis à l'épreuve.

Mercredi 12 mars
Comme hier matin, à 8 h 50, nous sommes dans le mini-bus, destination Saariselkä où nous attendent (cette fois c'est vrai) les chiens de traîneau. La balade entre les sapins enneigés est superbe. Nous glissons dans le crissement de la neige, les sept chiens tirent fort, contents de courir, et il faut freiner souvent, même en montée, pour ne pas rattraper le traîneau de devant, ce qui provoquerait une bagarre entre les deux équipages de chiens, et aussi pour garder les lignes tendues dans les descentes. Nous conduisons chacun notre tour, debout sur deux traverses étroites à l'arrière du traîneau. Celui qui ne conduit pas, est assis confortablement sur une peau de renne tendue sur le traîneau.
A mi-chemin, nous prenons un café et un petit sandwich dans une kota, où brûle un grand feu de bois. Le bois est fourni pas le gouvernement, il est à disposition de tous les voyageurs.
Sur le chemin du retour, nous filons encore plus vite… Les chiens sont très en forme, pas besoin de les solliciter, ils adorent courir. Il paraît qu'ils peuvent atteindre la vitesse de trente km/h. Là, je ne sais pas à quelle allure nous filons, mais c'est très agréable. Aujourd'hui, le soleil perce les nuages et illumine le décor. Les sapins lourds de neige, scintillent. Nous quittons tous notre attelage avec regret, cette longue balade silencieuse de 17 kilomètres ayant été un vrai moment de bonheur. Nous remontons dans le mini-bus, 80 kilomètres sur la route blanche en une heure, pour rejoindre le restaurant où nous mangeons vers 14 heures.

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