Mardi 15
Pour aller à Castiglione, nous avons bénéficié de conditions de vent très favorables. Bon vent arrière, mer légèrement formée, mais pas trop. Nous avons fait l'étape à la voile de bout en bout, et mangé en mer un repas préparé avant le départ.
La ville est en fête, fanfares et quelques costumes. Nous flânons à la recherche d'un cadeau pour Manon (17 mois), et trouvons un baigneur mou, bien sympa. Par contre, le supermarché est fermé, et nous n'avons plus de fruits à bord. Qu'à cela ne tienne, il reste un œuf, du pain dur et trois sachets de sucre. Nous renouvelons notre soirée pain perdu de l'autre jour… à la confiture de myrtilles, c'est excellent !

Mercredi 16
On a couru toute la matinée, pour faire la lessive, les courses, acheter de l'essence avant midi trente, afin de ne pas partir trop tard pour Elbe. Et finalement, le capitaine du port n'a jamais voulu qu'on le paye avant 14 h 15. Résultat, on est resté là, car c'était tard pour partir. Pourtant on voulait payer hier, mais il n'a rien voulu entendre. Le temps n'est pas terrible, "brumasseux". Le linge ne sèche pas, tellement l'atmosphère est humide. Nous allons acheter un pare-battage et des dames de nage (Jean Paul en a laissé tomber une dans l'eau). Au retour, je repasse au marqueur toutes les inscriptions "Cap Sounion" des pare-battage et de l'annexe. Ce soir, nous écoutons à la radio le match amical de foot Bosnie-France. Après la défaite en finale de coupe du monde, la victoire 2-1 des Français fait du bien.

Castiglione della Pescaia.

Jeudi 17
Une chape de plomb humide a recouvert le paysage. Tout est moite. Nous sommes arrivés à Porto Azzurro au terme d'une étape réalisée en grande partie à la voile, et naturellement le port est plein. Nous sommes donc encore au mouillage, à danser, alors que la nuit tombe autour de nous. Il fait lourd et toujours gris.

Vendredi 18
Le mouillage cette nuit, était assez tranquille. J'ai juste dû me lever deux ou trois fois pour ouvrir et fermer le toit au gré des averses (quelques grosses gouttes vite passées).
Ce matin, nous avons pu nous amarrer 2 h 30 à un ponton, le temps de faire un tour et de manger. Nous sommes montés jusqu'au fort, dans des senteurs de pins et d'anis. La mer nous apparaît bleu foncé entre des îlots de verdure; nous avons marché un bon moment dans la chaleur. Aussitôt à terre, la sensation de moiteur disparaît. Puis après avoir fait le plein d'eau, lavé vaisselle et linge, nous reprenons la mer puisque le port est complet comme d'habitude. Nous longeons l'île à la voile, pendant un moment, puis au moteur, et de nouveau à la voile. Nous voici arrivés à Porto Ferraio… au mouillage, comme toujours. Le port et les trois chantiers qui proposent des places sont pleins. La rade, elle aussi, est encombrée de bateaux. Nous jetons l'ancre, tout au fond, très loin de la ville. Au moins, ça n'a pas l'air de trop remuer. La morale de l'histoire, c'est qu'il ne faut pas aller en Italie, en voilier, au mois d'août. Et, nous a dit un type du port, la semaine la pire, c'est celle-là (celle du 15 août). Tout le monde est en vacances. Ce matin, on a acheté un bouquin de l'île d'Elbe. A défaut de pouvoir descendre, on va regarder les images.
La nuit est tombée, le mouillage calme, l'eau lisse comme un miroir. Il fait même un peu frais. Qu'est-ce qu'on va bien dormir !

Samedi 19
A part une petite excursion sur le pont à 6 h du matin, pour aller détendre le linge qui claquait au vent, attacher la toile bleue qui battait, la nuit a été tranquille. C'est un grain qui passait avec pluie et rafales violentes, faisant tourner sur leur erre, la forêt de bateaux, ancrés là. Il y en avait tellement qu'on aurait dit, en voyant les feux de mâts, qu'il y avait une ville plantée au milieu de la baie de Porto Ferraio.
Nous entrons dans le port avec Cap Sounion, pour essayer de descendre un peu à terre, car nous sommes trop loin pour ramer jusque là-bas. Il n'est pas question de traverser toute la baie en annexe, avec le va-et-vient des ferries, hydroglisseurs et divers objets flottants. On nous accorde royalement 10 grandes minutes au quai pour faire quelques achats. Nous en prendrons quand même 45 petites… Et retour au mouillage pour manger. Après quoi, nous partons. Bon vent ! Belle voile ! On gîte ! Super et plus de 6 nœuds au loch !
A Marciana, nous réussissons à nous amarrer en double au flanc d'un voilier. Pas d'électricité, on est habitué, et pas d'eau. Il n'y en a nulle part dans le port. A moins d'en commander 300 litres par citerne (et 300 litres pour 10 euros, c'est plus cher que l'eau minérale) ! Bon, il nous en faut 5 à 10 litres ! L'eau de rinçage du linge est de moins en moins abondante. Un petit litre pour rincer 4 ou 5 bricoles ! S'il y a une averse, on va se mettre à mousser, c'est sûr ! Mais enfin, on est content de pouvoir descendre (et autant de temps qu'on veut).
On en profite pour faire une belle balade sur les hauteurs de la ville, afin d'admirer le splendide panorama sur la baie et le port. Au retour, nous dénichons un sympathique petit vin d'Elbe. La nuit tombée, le port bourdonne de mille petits bruits, bavardages, musiques, rires, brouhaha, dûs à l'importante concentration d'embarcations. Mais nous sommes parfaitement immobiles.
Un troisième bateau est venu se mettre à couple avec nous. A côté, ils sont quatre. Le port est plein à craquer…

Dimanche 20
Une chape grise, humide, lourde s'est abattue sur l'île d'Elbe. La mer huileuse, couleur pétrole, reflète un ciel chargé de nuages qui restent accrochés aux sommets. Tout est moite, et pour parfaire le tableau, il tombe des gouttes à intervalles réguliers.
Nous sommes arrivés à Marina di Campo. Le port, assez petit, ne peut nous accueillir. Nous revoilà au mouillage. Nous allons à terre en annexe et marchons longtemps sur un sentier fleurant bon la terre et les arbustes, pour atteindre le port et la ville.
Au retour, l'annexe n'est plus sur la plage. Court moment de stress ! Elle est partie un peu plus loin, et s'est arrêtée le long d'un muret. Une chance qu'il y avait cet obstacle sur sa route, sinon, Dieu sait où nous l'aurions retrouvée. Je suppose qu'une grosse vague a dû l'atteindre (nous l'avions pourtant hissée un peu plus haut sur le sable) et l'entraîner.
Le ciel est violet foncé, drôle de couleur, puis la nuit tombe, sillonnée d'éclairs et ponctuée de coups de tonnerre lointains. Comme il pleut de temps à autre, nous avons installée la toile bleue, juste au dessus du toit ouvrant, ce qui nous permet d'avoir de l'air sans être mouillés.

Lundi 21
Ce matin, nous nous réveillons sous un ciel tout bleu, complètement dégagé de ses nuages. Le mouillage a pris des couleurs sous le soleil. Vers 13 h, nous entrons dans une autre baie, au pied du village Capoliveri qui surplombe la mer à 127 mètres. Une heure de montée, fort raide, sous un soleil de plomb, nous amène à 16 h au centre du village. La terre est chaude et dégage des odeurs de pin. De là-haut, nous voyons d'un côté la baie où est mouillé Cap Sounion, et de l'autre Porto Azzurro où nous irons ce soir. Capoliveri se trouve sur un promontoire qui domine la mer de tous côtés. Une excellente énorme glace nous récompense de notre dure ascension, avant que nous n'entamions la descente.
Nous arriverons à Porto Azzurro, vers 21 h, après quelques milles à la voile puis au moteur. La nuit tombe quand nous entrons dans le mouillage déjà encombré de dizaines de bateaux. Et les lumières du port, un peu plus loin, enflamment l'eau calme de la baie. Tous les mouillages de l'île d'Elbe, ont été fort calmes, contrairement à ceux de Piombino, Giglio ou Giannutri.

Mardi 22
C'est la dernière étape. Après être allés nous amarrer au port pour 2 ou 3 heures, afin de faire un tour en ville, nous déjeunons avant de prendre la mer. Dans l'après-midi, nous faisons halte à Rio Marina, avant de rejoindre à la nuit tombée, San Vincenzo.

Mercredi 23
Récupération de la voiture… Démâtage… Grutage…
Vers 16 h, nous quittons San Vincenzo et passons la frontière française à 22 h , direction Nîmes.

Jeudi 24
Arrivée à Nîmes vers 15 h. Sympathique soirée avec notre amie et ses enfants et petits enfants que nous n'avions pas vus depuis des années.

Vendredi 25
Nous passons la journée à Port Camargue : déjeuner, balade à pied dans le Grau du Roy et rencontre inattendue avec ma sœur et sa fille que je ne m'attendais pas à trouver là par hasard, dans une rue piétonne, à 900 km de chez nous.

Samedi 26 et dimanche 27
Le retour…
Nous quittons Nîmes à 13 h 30, samedi. Nous arriverons dimanche dans l'après-midi.

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