Lundi 15
Remontée de la rivière Krka. De hautes roches
défilent sous nos yeux, un grand pont sous lequel nous
nous glissons, puis un lac dans le cours de la rivière,
et enfin Skradin.
C'est en annexe que nous gagnons les chutes d'eau : 2 heures
à la rame… L'eau ruisselle, bondit de pierre en
caillou, s'arrête un moment dans un petit lac vert puis
rebondit encore, et rejaillit un peu plus bas, dans une autre
cuvette. De marche en marche, l'eau s'écoule ainsi, fraîche,
pure, vers le bas. Les gens se baignent dans les cascades, l'eau
chante, rugit. Quelle impression de fraîcheur !
Le soir, nous gagnons Zaton…
Mardi 16
Lever de bonne heure pour la viande et le pain ! La rivière
Krka est bientôt derrière nous; nous sommes en
mer. A midi, près de l'île Zlatin, un mouillage
fantastique s'offre à nous. Eau verte sur les bords,
bleue au milieu, bordée de sapins odorants sous lesquels
une myriade de grillons chante. Dans cette petite baie, les
enfants se baignent tandis que je prépare le repas.
Vent variable jusqu'à Primosten, village perché
sur une colline rocheuse entourée d'eau. La terre est
aride, et pourtant elle est exploitée : jardins, figuiers,
vignes. Les maisons, curieuses, sont construites toute en pierres,
même le toit. Au sommet, l'église, calme, domine
la baie et le port. Nous allons faire un tour. Au retour, nous
trouvons pour le dîner, une belle table préparée
par Vincent qui était resté seul. Cer soir, devant
le rivage illuminé, avec un fond musical venant d'un
café proche, l'humidité tombe peu à peu…
Nous rentrons dans le carré, pour une soirée-lecture.
Mercredi 17
Primosten – Trogir :
A 17 heures, nous abordons un quai, le long duquel poussent
de beaux palmiers. Aussitôt, nous partons dans la ville
: ruelles moyenâgeuses, belles maisons de style, rues
pavées luisantes usées par les passants, cafés,
terrasses dans la rue… Au marché, on nous interpelle
: "moitié-prix pour les Français… Les
prix marqués, c'est pour les Américains !"
Nous découvrons une charmante petite ville aux murailles
épaisses, avec un petit air de passé !
Jeudi 18
J'ai réveillé l'équipage avec des beignets
yougoslaves. Quel régal !
Départ pour Milna (île Brac). Petit vent agréable
! La mer nous offre sa palette de couleurs.
Escale dans une baie, pour la baignade… Vincent plonge
en eau profonde depuis le bateau, Olivier s'y est essayé
aussi. Il n'a peur de rien. Vincent commence à nager
sur quelques mètres. L'étape est très plaisante…
Milna apparaît, vieux village quelconque qui offre peu
de ressources. Arrive le moment serein, où assis dans
le cockpit et dans le noir, nous regardons et écoutons
les bruits de la nuit...
Vendredi 19
Chassés par une odeur de vase, nous allons manger nos
croissants plus loin. Ce village ne nous a pas beaucoup plu.
Vers 17 heures, nous arrivons à Hvar (île Hvar).
Au port, des dizaines de bateaux font la queue, l'eau n'est
distribuée que pendant une heure le matin et une heure
l'après-midi. Nous en avons trouvé sur la place
du marché, aussi quittons-nous le quai très encombré
et qui offre peu de sécurité pour le bateau. Dans
un mouillage proche, les enfants se baignent. De retour au port,
dans la soirée, car le bateau au mouillage était
devenu une balançoire, nous nous amarrons sur la rive
opposée, plus calme, avant de nous rendre à un
spectacle dans le théâtre de verdure (orchestres,
balalaïkas, groupe vocal, danses folkloriques…)
Au retour, l'annexe glisse dans un clapotis, sur l'eau qui reflète
toutes les lumières du port, on croirait flotter dans
cette lumière. La lune aussi, jette sa clarté
sur le port, tandis qu'une vague musique nous accompagne dans
cette lente glissade sur les flots.
Samedi 20
Hvar– Starigrad (Ile de Hvar)
De mouillage en mouillage, olivier patauge et commence à
bien se débrouiller sur quelques mètres…
Les deux gamins plongent du haut du bateau dans la mer limpide,
tandis que je reste dans l'eau pour récupérer
mon petit lascar. Aujourd'hui, après huit jours de recherche,
nous avons enfin trouvé du café… ou du nescafé…
Nous verrons à l'utilisation.
Dimanche 21
Nous venons d'entamer la remontée vers le nord. Nous
nous arrêtons dans une anse bien abritée de la
côte sud de Brac. Ce mouillage, à l'aplomb de roches
taillées au carré, nous offre une eau verte profonde,
des bancs de poissons serrés, de couleurs diverses, croisent
en tous sens, certains stagnent sur le fond, près du
bateau. Pas de vagues, juste quelques rides qui viennent se
glisser en un friselis léger le long de la coque, un
souffle léger rafraîchit l'air après une
chaude journée, on distingue le chant de quelques grillons,
la fuite de petits crabes dérangés par notre présence.
Tous ces légers bruits se fondent en une symphonie de
la nature qui baigne la crique d'une profonde quiétude.
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