Vendredi 10 août
Ce matin à 8 heures – et pour la première
fois – le thermomètre n'indique que 23° dans
la caravane ! On se sent plus léger !
Nous partons sous un ciel gris, pour une excursion au nord de
Veliko, sur la route de Kazanlak. Après un premier arrêt-photo
au pied de l'imposant monument dressé à la gloire
de la libération du joug Ottoman, apparaît le monastère
de Dryanovo, enserré entre de hautes murailles rocheuses,
pans de montagne dressés dans un joli cadre de verdure.
L'église est belle, icônes et dorures, mais le
monastère assez quelconque, cependant il émane
de l'endroit des relents d'autrefois, poutres vieilles et authentiques,
bric-à-brac de charrettes sous le hangar.
Bojentsi : On y accède par un couloir de verdure de 7
kilomètres environ, moutons et chèvres, maisons
pittoresques…
Véritable village de poupées,
Bojentsi est resté authentique, avec ses puits inchangés
depuis 200 ans, ses maisons aux toitures couvertes de lauzes,
lourdes pierres plates du pays, ses poutres d'époque,
ses façades bien blanches, et même au fond d'une
cour un vieux four à pain surmonté d'une haute
cheminée. C'est le plus joli village, à mon goût,
que nous ayons rencontré jusqu'ici.
Etar : Comme il est déjà 13 heures, nous commençons
par déjeuner dans une ravissante auberge, tonnelle couvertes
de vignes, au bord du torrent qui chante… température
idéale…
Ce parc ethnographique permet une agréable
promenade, on entre dans les maisons où subsistent les
vieux pressoirs à huile de noix, meules à grains,
fours, moulins, ponts et ruelles reconstituées, ateliers,
coupes de bois, séchage de peaux, une époque révolue
qu'on traverse dans le calme…
Quatre kilomètres plus loin, dans la montagne, se dresse
le monastère Sokolski, avec son église aux fresques
vivement colorées, son jardin fleuri, sa fontaine bruissante,
sa paix intérieure.
Au col de Chipka (1200 m), est érigée une haute
tour de pierres, monument de la liberté qui domine de
sa masse imposante les vallées alentour, dont la vallée
des roses. La vue tout autour s'étend très loin
en un superbe panorama.
Sur la route du retour, nous voulions voir Trjavna, nous avons
bien découvert la route pour nous y rendre, puis le col
du même nom, mais la ville jamais ! Et bien sûr,
pas de panneaux indicateurs, pas de bornes pour indiquer le
numéro de la route, rien !
On a fait demi-tour après 25 kilomètres (soient
50 kilomètres inutiles aller-retour) et on est rentrés
avec les yeux rivés en permanence sur la carte et les
rares pancartes. Malgré ça, on a encore dû
faire quatre fois demi-tour… Panneaux placés n'importe
comment, indiquant deux directions opposées pour la même
ville, ou encore Veliko 59 km et cinq minutes après,
Veliko 38 km !
On a pu observer également Veliko fléché
vers la droite, mais… aucune route sur la droite…
Ou bien, trois directions indiquées bien clairement au-dessus
de la route, et une quatrième (celle qu'on cherche évidemment)
écrite sur une petite pancarte accrochée dans
un arbre dont les branches la cachent.
Sans oublier dans un croisement à angle droit, une flèche
oblique à 45°, pour indiquer sans doute qu'il faut
passer à travers les maisons… ou le champ !
Et j'en passe ! Ras l'bol !
L'Union Européenne qui a financé la plupart des
structures routières aurait dû expliquer par la
même occasion, comment mettre des panneaux routiers pour
qu'ils soient efficaces !
23 heures… un très gros orage éclate, il
tombe des cordes… On ferme toutes les issues.
Samedi 11 août
Il a plu longtemps cette nuit et encore un peu ce matin…
24° dans la caravane, c'est beaucoup plus confortable. En
début d'après-midi, nous nous rendons à
Arbanassi. Il devrait y avoir de nombreuses maisons classées
par l'Unesco, mais elles ne sont pas signalées, et aucun
office de tourisme pour dispenser le moindre renseignement…
Alors nous n'en avons vu aucune ! Il y a bien une église
sans clocher, transformée en musée, donc payante
! Bon, voilà, c'est tout !
Nouvel orage en arrivant à Veliko Tarnovo, un rideau
de pluie s'abat sur nous, renforcé par les gouttières
qui, fontaines géantes, déversent l'eau au-dessus
des rues, à moins qu'elles ne se vident à gros
bouillons au pied des maisons , sur le trottoir même.
En quelques secondes, les rues deviennent ruisseaux. Nous avions
déjà observé ce phénomène
en Roumanie. Il ne faut pas être piéton, quand
il pleut dans ces régions.
Monastère de Preobrajenski : Au-dessus
d'une profonde vallée, ce monastère en cours de
restauration veille. Le contraste est saisissant entre les fresques
anciennes noircies dont on ne distingue plus grand chose et
celles qui restaurées éclairent les murs de leurs
couleurs vives. C'est intéressant de voir la transformation
en cours. Dans la cour, sous les balcons en bois, sont exposées
de vieilles charrettes.
Une quinzaine de kilomètres plus loin,
c'est Nikopolis, nous voulions visiter ces ruines, mais nous
ne sommes plus certains que l'endroit vaille les 12 levas qu'on
nous demande à l'entrée. Quelques colonnes tronquées
et un chemin pavé, un reste d'amphithéâtre
paraît-il.. Si ça ressemble aux autres sites archéologiques
que nous avons vus, autant garder nos 12 levas qui équivalent
à un repas au restaurant, boissons comprises. Sans doute,
sommes-nous un peu désabusés par les déconvenues
précédentes.
Nous devions quitter la Bulgarie le 16 pour rentrer en cinq
jours et passer deux jours à Vienne, mais nous décidons
de quitter la Bulgarie demain soir et de passer nos derniers
jours à Vienne, Melk puis Salzburg.
Dimanche 12 août
Nous quittons Veliko sous une pluie battante qui n'a pas cessé
de toute la nuit… Pas très pratique pour enrouler
le taud ! Heureusement, tables et fauteuils d'extérieur
étaient à l'abri depuis le premier orage. Pour
enlever les béquilles et atteler, nous pataugeons dans
la gadoue, sur le terrain en pente, l'eau ruisselle sous la
caravane.
Douche naturelle ! Echevelés et trempés.. Nous
partons.
Nous renonçons à la vallée des roses (d'ailleurs
la saison des roses, c'est juin) et par conséquent au
monastère de Troïan et à Koprivchtitsa…
Avec cette pluie autant prendre la route directe vers Sofia
(60 kilomètres de moins) d'autant que je n'ai pas trouvé
le moindre camping dans ce coin et il aurait fallu faire une
centaine de kilomètres en plus avec la caravane derrière
pour voir ces deux sites.
Compte tenu qu'on n'est plus très sûrs que ça
vaille vraiment le détour, nous prenons l'option la plus
rapide. Nous traversons les faubourgs de Veliko, aussi tristes
que partout, qui contrastent avec le cadre de la ville elle-même,
assez jolie avec sa colline du Tsaverets et les méandres
de la rivière Yantra. Et en route vers Sofia puis la
frontière.
La route de qualité moyenne s'enfonce entre de vertes
montagnes vallonnées, paysages plaisants malgré
le gris humide. A Balgarski Izvor, nous profitons d'un dernier
restaurant bulgare, une grande assiette de viande grillée,
tandis que revient le soleil.
Ensuite ce sont encore de très beaux paysages. Nous sommes
à 100 kilomètres à l'est de Sofia, magnifiques
montagnes qui s'étagent sur plusieurs plans.
Le Routard ne parle pas de cette région, car il n'y a
rien à visiter, mais cette route est beaucoup plus agréable
que celle qui passe par Plovdiv, mais comme on n'y voit aucun
camping, il faut se contenter de traverser ce décor en
l'admirant au passage… Comme les Rhodopes !
Mon regret c'est de n'avoir jamais pu camper dans les montagnes
qui offraient de bien plus beaux paysages que les grands axes
de communication.
Il est 18 heures. Nous sortons de Bulgarie, mais nous n'y reviendrons
pas… Ce voyage ne se classera pas parmi les "inoubliables".
Quelques jolis endroits, Rila, Bojentsi, Sofia, Sozopol, Nessebar,
les Rhodopes, les montagnes à l'est de Sofia… Mais
pas vraiment de coup de cœur dans ce pays ! Pas de dépaysement
! Pas de paysages extraordinaires, de villes merveilleuses,
de lieux à couper le souffle ! Endroits quelconques ou
juste agréables… Mais surtout, on a eu l'impression
d'un vaste "brouillonnage", manque d'indications total
sur les routes, sur les lieux culturels, descriptions du Routard
surfaites, manque de campings, ou campings fantômes introuvables,
au confort pour la plupart, plus que sommaire, j'excepte Kavatsi
à Sozopol et Dragizevo près de Veliko Tarnovo…
Surtout et par-dessus tout, les difficultés à
se repérer sans informations ! Pourtant, nous ne sommes
pas novices en voyage, nous avons parcouru des pays sur quatre
continents, sans jamais patauger autant dans l'entrelac de routes.
Je parle anglais, espagnol et comprends à peu près
l'Italien et l'Allemand… Et j'avais appris l'alphabet
cyrillique. Malgré cela, impossible de communiquer, sauf
de rares fois en anglais !
Reste que, même si nous avons ressenti un manque de lieux
culturels à découvrir, c'était quand même
les vacances, qu'il faisait chaud (trop) qu'on aime la vie en
caravane et ses aléas.
Nous franchissons donc la frontière et dormons 180 km
plus loin en Serbie.
Lundi 13 août
Nuit fraîche, 16° dans la caravane ce matin, mais
le soleil resplendit !
Nous traversons la Serbie… Long ruban dans la plaine…
A 16 heures, nous entrons en Hongrie et dormons à proximité
de la frontière Autrichienne.
Pour
lire le journal d'Autriche qui fait suite à celui-ci,
cliquez sur cette phrase.
Et après l'Autriche :
Mardi 21 août
Après une traversée rapide de l'Allemagne, nous
arrivons à Strasbourg à 18h30, où nous
nous arrêtons pour faire un tour dans la petite France
et manger au restaurant. Nous dormons quelques kilomètres
après Strasbourg.
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Mercredi 22 août
Sur notre route, Verdun… Nous prenons le temps de visiter
l'ossuaire de Douaumont, la tour, la chapelle et le cloître.
Et tout autour l'immensité de la nécropole, forêt
de croix blanches alignées dans tous les sens. Un film-mémoire
y est projeté.
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Nous roulons ensuite jusqu'à Beauvais
où nous savons trouver un Courte Paille et nous dormons
à la suite sur le parking du centre commercial.
Jeudi 23 août
Arrivée à 12h45
Kilométrage total du voyage : 8713
km
(dont 849 km pendant la semaine en Autriche).
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