Mercredi 25 juillet
Nous allons à Melnik et Rozhen, dès ce matin, afin de profiter de la toute relative fraîcheur d’avant midi, bien qu’il fasse déjà très chaud. La route serpente entre les pyramides sculptées à même la montagne par l’érosion, hautes cheminées verticales érigées vers le ciel, sentinelles impressionnantes.

Rhozen

Au-dessus, le monastère de Rozhen, havre de sérénité, se dresse, avec ses quelques fresques, dont la fameuse échelle de Jacob mais surtout ses beaux balcons et balustrades en bois, bien entretenus, ses vignes tendues au-dessus de la cour pour l’ombrage, aux bras lourdement chargés de grappes vertes.
Il fait bon flâner dans cet endroit, en compagnie du murmure de la fontaine, au-dessus de laquelle est accrochée l’éternelle cassolette pour se désaltérer.
Très différent du monastère de Rila, celui-là n’en offre pas moins une halte plaisante.

Rhozen

Melnik, un petit coin perdu avec quelques maisons traditionnelles... où on ne trouve rien ! Tout est écrit en bulgare et même une fois les mots déchiffrés, on ne connaît pas leur signification. Le vague plan du Routard ne nous aide guère, car même au pied du musée historique (d’après ce plan), nous ne réussissons pas à le localiser, et pas davantage les bains turcs.
Cuits par le soleil, nous abandonnons ce soi-disant paradis que serait Melnik et rentrons au camping où nous passons un après-midi relax à l’ombre. Nous ne ressortons qu’en fin d’après-midi pour une petite balade à Sandanski. A notre retour, nous réglons le camping pour partir demain matin et le propriétaire nous offre deux esquimaux ! Sympa !

Jeudi 26 juillet
9h45… Caravane attelée… En route pour les Rhodopes et les lacs ! Petite route campagnarde, cigognes, charrettes tirées par des ânes, et puis les Rhodopes, en grands virages serrés pendant 50 km jusqu’à Goce Delcev et encore 50 km de la même veine jusqu’à Dolspat, avec la chance de profiter d’un excellent revêtement récemment refait. Nous cherchons le camping (soi-disant près du lac selon une carte locale). Route à pic jusqu’au village en première, puis plus rien… C’est si raide que la voiture ne peut plus tirer !!! Demi-tour en montée, on n’a pas la place… Démarrage en côte et en marche arrière, avec la caravane évidemment, calage… On recommence… Et encore, et encore…
On finit par trouver le lac, on nous indique un camping (nous saurons après que c’était du camping sauvage), route étroite, pas d’accès au lac, sauf par des chemins à pic… STOP ! Les pompiers occupent la route… Il semblerait qu’ils éteignent un feu un peu plus haut dans la forêt ! 45 minutes d’attente, forcément pas moyen de faire demi-tour ! On repart… La route finit en cul de sac, impossible de tourner. Il faut dételer, aller faire demi-tour plus loin avec la voiture, dépasser la caravane, on a tout juste la place en écartant les branches du bas-côté, pivoter ensuite la caravane sur place, deux chauffeurs bloqués derrière nous, viennent nous aider, puis re-atteler !!! On s’arrête enfin vers 16 heures, dans un petit chemin en sous-bois, en camping sauvage. On aura mis les trois-quarts de la journée pour faire 140 km !!!

Vendredi 27 juillet
Une cinquantaine de kilomètres nous séparent de Batak, au bord du prochain lac, mais nous partons tôt pour éviter la morsure du soleil. Très joli paysage de sapins, lacs, chevaux sauvages, mais qu’il n’est pas facile de goûter sereinement car la chaussée n’est que plaies et bosses, qu’il faut négocier une par une en seconde et à 5 km/h, afin de ne pas casser la caravane. De rares parties de routes nous permettent d’atteindre le 15 km/h !
Pourtant, nous avions longuement étudié la carte et le Routard, cet itinéraire était censé être meilleur que celui d’hier. De très jolis lacs de barrage s’étalent paresseusement autour de la route. Route ? Hum hum ! Enfin, ce qui sert de route ! Après 1 h 45 de revêtement défoncé, celui-ci s’améliore un tantinet, mais seulement 25 km au compteur !
Nous sommes à mi-parcours; sur notre gauche, le lac de Kolarov bordé de sapins et de fleurs, respire la paix. Au-delà, certaines parties de la route viennent d’être goudronnées, d’autres sont en cours de réfection, nous slalomons entre camions, rouleaux compresseurs, bétonnières et autres engins encombrants.
A la mi-journée, on a fini par trouver le lac Batak… mais jamais l’Eco Camping Batak, bien qu’ayant longé le lac sur ses deux rives jusqu’au moment où la route s’en écarte. Il n’existe sans doute que dans le virtuel d’Internet. Il reste le camping sauvage au bord du lac par des accès étroits ou escarpés, impraticables avec notre caravane. Alors, on a mangé sur le pouce et repris la route vers 14 heures, abandonnant nos espoirs de camping au bord d’un lac qu’il soit Dospat ou Batak..
Chaleur ! Chaleur ! Nous roulons vers Plovdiv. Une fois arrivés, il nous faut trouver le camping, l’unique. Renseignements pris ici ou là, nous finissons par dégoter quelqu’un qui nous guide jusqu’à l’entrée. Rien n’est indiqué nulle part… Quelques bungalows occupés… les seuls campeurs on dirait bien que c’est encore nous ! Douche et toilettes dans un bungalow dont on nous prête la clé ! Misère, le bungalow ! Et niveau ménage, bof !

Samedi 28 juillet
Nous visitons la vieille ville de Plovdiv, maisons typiques de Bulgarie, ruelles étroites, escarpées et mal pavées, maisons-musées comme celle où séjourna Lamartine et qui reçut François Mitterrand en 1989 maison Balabanov qui présente un intérieur cossu de style "renaissance bulgare" et un superbe vieux piano, théâtre antique, mosquée et la sublime église Svéti Konstantin/Elena, avec ses icônes datant de 1836 (de Zacharie Zographe) et son trône épiscopal en bois sculpté et doré.

Piano Adolph Japcke Sohn - Berlin


Nous déjeunons dans la rue piétonne et très animée "Alexandrovska" aux belles façades baroques colorées. Après-midi à l’ombre… Supermarché à 18 heures, quand on peut commencer à quitter le couvert des arbres.

Dimanche 29 juillet
Après le petit déjeuner dehors, comme tous les jours, le seul moment de relative fraîcheur de la journée, nous nous rendons à la forteresse d’Assen (à Assenovgrad), sentinelle perchée au-dessus de la vallée, mais pour en découvrir l’accès il faut s’armer de courage. Après l’avoir dépassé d’au moins 5 km et rebroussé chemin, nous sommes au pied du rocher, mais la forteresse reste invisible, entrée non signalée… Peut-être ces quelques planches au milieu des travaux ? Un bout d’escalade, pierres polies et glissantes… Tant pis on redescend !
Le monastère de Bachkovo est plus facile à localiser et très joli. C’est le deuxième en importance après celui de Rila. L’église avec son iconostase et l’ancien réfectoire décoré de fresques sont particulièrement remarquables. Nous déjeunons de grillades à Bachko. Sur la route du retour, nous faisons halte au monastère Aropovo, un lieu calme sans prétention où seul le chant des coqs trouble le silence, mais qui n’est pas dénué de charme avec son jardin tout fleuri et ses boiseries sombres.
Ayant acheté trois mètres de plastique solide pour faire un tapis de sol, nous améliorons notre campement. Comme nous choisissons toujours un emplacement à l’ombre pour la caravane, il n’y a jamais d’herbe et c’est assez poussiéreux !

Camping plovdiv

Lundi 30 juillet
Il fait doux quand nous partons à 8h30 pour une grande excursion vers le sud. La chaleur ne nous écrase pas encore. Nous allons vers Kardzali à 100 km d’ici, par un itinéraire sur lequel nous avons repéré quelques endroits intéressants selon la carte des 500 sites d’intérêts touristiques achetée hier.
Au bout d’une heure trente, nous nous retrouvons à 40 km du camping, et pas sur la bonne route ! Si bien qu’il nous en reste autant à faire qu’au départ !!!
Une vraie galère ces routes secondaires ! La direction est indiquée une fois sur deux, en bulgare passe encore puisque je le déchiffre, mais souvent il n’y a pas de pancarte pour indiquer qu’il faudrait changer de direction, si bien qu’en continuant tout droit, comme il semble logique, on se retrouve n’importe où, comme maintenant où on vient d'aligner 30 km d’une route défoncée (avec des nids de poule partout) qui nous a finalement éloignés de notre destination ! Encore un ou deux demi-tours et nous nous trouvons dans la bonne direction… Pancartes cachées dans les arbres, ou panneaux uniques juste au moment de bifurquer, alors qu’on est lancé à 90 km/h sur une route à deux voies et que même en pilant, l’intersection est déjà dépassée quand la voiture s’immobilise !!!
La chaleur monte. En 2 h 15, on ne s’est éloignés de la caravane en distance réelle que de 75 km et il nous en reste 55, (cet itinéraire pris involontairement étant plus long que celui choisi au départ).
Notre premier objectif est enfin devant nous : Perperikon… dur crapahutage par un chemin de rochers, chemin fléché en rouge - au siècle dernier sans doute - vu les rares traces de rouge qui subsistent ! On monte un peu au hasard pour atteindre de soi-disant ruines, mais alors très ruinées…
Pause au sommet dans les cailloux brûlants, re-descente par un chemin à pic… Une heure trente au total d’escalade et désescalade… Franchement il ne faut aller à Perperikon, que si on n’a rien à faire et beaucoup de temps à perdre ! Même s’il figure dans les 100 sites à voir !
Nous déjeunons à Kardzali, d’un plat local sympa à base de porc en sauce. Ceci mis à part, la ville n’a pas d’intérêt, nous repartons aussitôt. Nous avions ensuite projeté de voir des formations géologiques curieuses à Beli Plast et Zimzelen, mais elles ne sont indiquées nulle part (ou alors en bulgare, mais je ne connais pas le mot), alors accablés par la lourdeur du temps, nous ne cherchons pas davantage. Rien n’est fait pour le tourisme et encore moins pour les étrangers !
Nous avons roulé 300 km pour rien ! L’air pesant souffle son haleine chaude, sous un ciel gris plombé menaçant d’orage et même en roulant vite toutes fenêtres ouvertes, on étouffe !

Mardi 31 juillet
Cap à l’est… 300 km nous séparent de la mer noire. Nous savons y trouver plus de touristes, avec le bon et le mauvais que ça implique. Nous espérons en tout cas, des infrastructures routières et culturelles meilleures !
Nous arrivons vers 17 heures, à Sozopol, au camping Kavatsi, recommandé par le Routard. Des Polonais viennent nous aider à placer la caravane, ils sont neuf dans trois tentes, installés en face de nous.
Plutôt agréable ! De l’ombrage, la mer à deux pas, du vent tiède et cette fois nous ne sommes plus seuls, sans être toutefois les uns sur les autres ! La mer noire est bleue et chaude… chaude comme sur la plage Sainte Anne en Martinique !
Je m’y glisse avec délectation, moi qui ne me baigne que très rarement, mais là vraiment avec cette chaleur qui nous accable depuis notre arrivée en Bulgarie, c’est un vrai délice !
Rafraîchis, nous nous prélassons devant la caravane dans la petite brise marine de fin de journée ! C’est la première fois que nous sommes si bien !!!
Repas dehors, soirée tranquille, enfin on respire ! Et il n’y a même pas un moustique !

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