Nous arrivons à Roluos, qui compte trois
sites. Nous visitons d'abord le Preah ko.
Preah Ko - "le boeuf sacré"
- construit en 879 :
Construit en briques, recouvert de stuc, ses portes sont
en grès vert. Il se compose de trois tours sur
le devant et trois autres sur l'arrière. Trois
taureaux surveillent le temple. Les piliers des portes
sont entièrement recouverts d'écriture en
sanscrit qui raconte l'histoire du temple.
Sur la sculpture suivante, le dragon
crache deux "nâgas". Le nâga (serpent
en sanscrit) est un animal fabuleux, corps de serpent
à plusieurs têtes. Au dessous, les danseuses
chevauchent les trois têtes de chaque serpent.
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Les gardiens des temples :
Les temples sont généralement gardés
par trois animaux mythiques :
Le nâga, le taureau (c'est la monture de Shiva),
et le "garuda", mi-homme, mi-oiseau, qui est
la monture de Vishnou.
Les autres gardiens du temple sont les
génies.
Les bons génies, toujours placés à
gauche, portent le trident. Les mauvais génies,
situés à droite, ont les yeux globuleux,
un grand chignon et ils tiennent une épée.
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Le second site de Roluos, c'est Bakong,
construit en 881. Grand temple central entouré de bassins,
il est constitué de cinq niveaux que domine une tour.
Dans son enceinte, nous observons une classe ouverte où
étudient les jeunes bonzes. Nous avons le temps de flâner,
photographier, c'est l'intérêt d'avoir un guide
pour nous seuls. Animant les vieilles pierres, il ponctue la
visite de petites infos et histoires. Pour monter sur la cinquième
terrasse, les marches sont très hautes, trente à
quarante centimètres. Epuisant ! De là-haut, on
domine l'ensemble du site, bien endommagé par les années.
Le troisième temple construit en 893 s'appelle Lolei.
Autrefois, il était situé sur une île au
milieu d'un bassin désormais asséché. Très
abîmé, il a été ébranlé
par les bombardements des américains de 1970 à
75. A part quelques jolies statues de Lechmi (femme de Vishnou),
le reste est vraiment en mauvais état.
Tandis que nous quittons Roluos, à 11 heures comme chaque
jour, la marée bleue et blanche d'écoliers, à
pied ou en vélo, déferle sur la ville.
Notre restaurant d'hier soir, étant fermé le midi,
nous déjeunons dans un restaurant local khmer, à
proximité de l'hôtel. Je tente le curry de porc.
Un grand bol de sauce douce, brûlante et épaisse,
un bouquet de saveurs et d'odeurs, menthe et citron mêlés,
des petits morceaux de porc, des carottes et haricots verts
juste ébouillantés et pour les autres légumes,
je ne les connais pas, ni le nom, ni le goût ! A côté,
une assiette de riz, dans laquelle on pioche à la cuiller
et qu'on trempe dans la sauce au fur et à mesure. Surprenant,
mais délicieux ! Au dessert, on nous apporte spontanément
une petite assiette de fruit du dragon et de longanis. Nous
commençons à prendre nos repères, un "resto"
pour le soir, un autre pour le midi, et les plats sont bons.
En effet, nous sommes là pour cinq jours, et notre forfait-voyage
n'inclut que les petits déjeuners, nous devons donc nous
débrouiller par nos propres moyens pour les autres repas.
Pas évident quand la nourriture est si différente
et à base de produits inconnus.
La différence entre restaurant local et restaurant de
l'hôtel ? Juste le prix ! Trois à cinq fois moins
cher selon l'endroit... et les bénéfices vont
aux petites gens du pays !
Après une pause à l'hôtel, nous repartons
à 15 heures pour Prasat Kravan.
Prasat Kravan - 924 :
Il s'agit d'un temple en briques, le seul de ce type à
posséder des bas-reliefs. Ceux-ci sont taillés
dans la brique dont la fragilité rend la sculpture
difficile. Des douves, encore en eau, entourent l'ensemble.
Ce temple est doté de belles portes en grès
vert sculptées de motifs.
Vishnou est toujours représenté avec quatre
attributs, l'épée, le disque, les boules,
le cor. Sur ce bas-relief, certains de ses attributs ont
disparu, mais c'est bien lui qui est sculpté dans
la brique. |
Le prochain temple est Banteay Kdei, la citadelle
des cellules, qui date du 13ème siècle. A l'entrée
une tour, avec quatre immenses visages de pierre figurant les
quatre points cardinaux, nous accueille. Le temple est très
abîmé, mais contient encore des bas-reliefs en
bon état. Un immense fromager a pris possession des lieux.
Etrange décor que ces vieilles pierres plantées
devant des douves aux eaux vertes, et en plein milieu cet arbre
tentaculaire. Nous traversons une enfilade de portes qui offrent
une belle perspective, puis le parc boisé d'où
se dégagent de délicieuses senteurs. Paisible
promenade parfumée !
Quelques kilomètres plus loin, nous voilà devant
le Mebon oriental, un temple, à l'origine construit au
milieu d'un lac de barrage, qui comme celui de Lolei, est maintenant
à sec.
Mebon oriental - 952 :
Le temple est constitué de cinq hautes tours en
briques érodées par le temps mais dont les
linteaux en grès vert sont intacts. Comme partout,
le stuc qui recouvrait l'ensemble a disparu.
Des éléphants de pierre montent la garde
dans les angles.
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Nous finissons la journée par l'ascension
du Pre Rup (qui signifie "tourner le corps"), temple
de crémation composé de cinq tours centrales en
briques, construit en 961 et entouré de part et d'autre
de trois grands stupas pour conserver les cendres. De hautes
marches, certaines doivent bien faire 50 cm, finissent nos jambes
bien éprouvées par les nombreux escaliers gravis
tout au long de la journée. Arrivés en haut, nous
fondons littéralement. Heureusement, nous avons de l'eau
dans la voiture. Une pause au sommet, le temps de voir le ciel
se teinter de rouge au coucher du soleil et nous redescendons
pour rentrer à l'hôtel.
Le samedi soir, tous les Cambodgiens sortent pique-niquer. De
multiples remorques de restauration rapide sont installées
aux abords de la ville, et au centre. Il y en a bien plus que
les autres soirs.
Nous retrouvons le restaurant d'hier soir, le "Rom Duol"
et nous décidons d'essayer un plat repéré
hier, une soupe de boeuf. La marmite en terre est posée
sur un réchaud à gaz et quand le bouillon est
chaud, une serveuse y ajoute toutes sortes de légumes
verts, viande, vermicelle, spaghettis, et autres ingrédients.
La marmite se remplit, se remplit... Préparation en direct
sur la table ! On y ajoute nous-mêmes une sauce rouge.
C'est plutôt bon, goûts inconnus, odeurs inconnues,
une expérience amusante. C'est la spécialité
de ce restaurant, presque toutes les tables ont leur marmite;
beaucoup mangent avec des baguettes... Nous avons préféré
les fourchettes !!!
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