VENDREDI 23 AOÛT
(587 km)
Il est 8 h . La température est agréable, nous
partons pour Jackson. A midi, nous mangeons des sandwiches dans
un « Subway », à Montpelier dans l’Idaho.
En fait, ce n’est qu’une incursion brève
dans cet état, une cinquantaine de miles environ.
- 15 h 30 : Pénible cette route, on a fait seulement
300 miles (480 km) en 7 heures. Il y a des travaux partout,
on est sans cesse arrêté à cause de circulations
alternées. Quelle galère !
- 17 h : Arrivée à Teton Village.
Temps couvert et frais ! Nous longeons la rivière Snake
en voiture et réussissons à filmer un coyote,
avant d’atteindre Jackson, une petite ville de cow-boys
animée et sympathique… Maisons et trottoirs sont
en bois. On dirait un décor de western. D’ailleurs
de nombreux films ont été tournés ici.
- Dîner au restaurant.
SAMEDI 24 AOÛT
(290 km)
Après un petit café dans la chambre, nous sortons,
il est 7 h 40, il fait vraiment très frais. Nous allons
dans le parc du Grand Teton (alt. 2000 m) au pied des montagnes.
- Bon début : dès 8 h , une biche et son faon
traversent la route devant nous pour aller rejoindre un de leurs
congénères de l’autre côté.
Elle saute avec grâce l’enclos en bois qui borde
la route.
Dix minutes plus tard, un grand cerf apparaît dans le
sous-bois puis s’échappe avec un petit groupe de
biches qui étaient cachées un peu plus loin. Juste
après, six biches encore galopent dans le petit matin.
Puis apparaît un barrage de castors sur la rivière,
mais sans castors malheureusement.
Quelques kilomètres au bord de la rivière Jenny
où se reflète de hauts sommets (3500 à
4197 m) et de nouveau une biche au milieu de la route... Le
cadre est superbe et l’air vif y ajoute une note de fraîcheur
qui n’est pas pour nous déplaire.
Nous allons de lac en lac apercevant par-ci un écureuil,
par-là une orfraie (rapace) planant au dessus de nous
et se posant au sommet d’un arbre mort où il a
construit son nid.
- A midi à Flagg Ranch, je me régale d’une
excellente salade présentée dans un cracker géant
en forme de moule à charlotte.
- 13 h 30 : Entrée à Yellowstone
(alt. Moyenne 2500 m). Les premiers aperçus qu’on
en a, c’est la forêt brûlée (en 1988)
sur des hectares… Désolation grise sur fond de
ciel bleu et blanc ; peu à peu, le vert des jeunes arbres
modulent le gris cendré de ceux qui ont brûlé.
Nous commençons notre exploration du parc par l’Isa
Lake (ligne de partage des eaux entre Atlantique et Pacifique),
les cascades de Kepler et soudain à 20 m de la route,
deux bisons font la sieste tranquilles. On a tout loisir de
les filmer et photographier.
- 16 h 15 : Nous pénétrons dans le Upper Geyser
Basin, que nous parcourons en attendant que le « Old Faithful
» se mette à cracher à 17 h 15. Il s’élève
dans le ciel bleu une colonne d’eau et de vapeur, sous
les yeux de centaines de personnes. Partout alentour, des dizaines
de petits geysers et de mares bouillonnantes remplissent le
décor. C’est assez étonnant !
- Black Sand Basin : Geysers, flaques bouillonnantes, dans une
odeur de soufre et un nuage de vapeur.
- 18 h 30 : Animal non identifié au bord de la rivière
(loup ou coyote ?)
- 19 h 30 : Un groupe de sept daims joue sur les bas-côtés,
traversant la route et cabriolant dans l’herbe. Certains
nous regardent les mitrailler à dix mètres sans
bouger. Plus loin, on en voit plein les prairies, il y en a
partout qui sortent au crépuscule pour manger.
- Arrivée à l’hôtel à Gardiner
à 20 h 15 : Très joli village tout en bois, style
cow-boy. Nous restons là quatre nuits… deux lits
« Queen » et une cafetière, c’est super
! Et pour le dîner à deux pas d’ici, une
très bonne pizza « calzone ». Sous nos fenêtres,
il y a des chevaux et un peu plus loin deux daims se promènent.
DIMANCHE 25 AOÛT
(217 km)
A 8 h ciel bleu et temps frais qui se réchauffera au
fil des heures comme d’habitude. Nous partons pour la
journée dans le parc de Yellowstone. Dès les premiers
kilomètres, nous rencontrons un daim en sentinelle au
sommet d'une colline. C’est le matin et le soir qu’on
peut voir le plus d’animaux. Nous aimerions apercevoir
maintenant des loups ou des ours.
- Mammoth Springs : De jolies terrasses sculptées par
l’eau, qui scintillent au soleil… Du blanc pur au
rouille en passant par diverses nuances…
Tout le long de la route qui parcourt le parc, s’échelonnent
lacs, cours d’eau, mares ou jets de vapeur. De temps à
autre s’élève un relent de soufre.
- Norris Geyser Area : Nouvelle marche de deux heures dans un
paysage lunaire, piqueté de mares du diable où
l’eau bout, bulle et bouillonne, sur fond bleu, vert,
émeraude, orange, tandis que geysers et jets de vapeur
crachent au ciel à tour de rôle.
- 13 h 30 : Un énorme bison dort à cinq mètres
du bord de la route. Les pellicules vont bon train. Nous continuons
de voir des daims dans les champs, il y en a autant que des
vaches en Normandie. Parfois, l’un d’eux traverse
majestueusement la route devant nous.
- 14 h 15 : Il est temps de manger, mais le hamburger à
Canyon Village s’avère être de piètre
qualité. Nous repartons vers le lac en longeant le Grand
Canyon de Yellowstone, une gorge étroite et profonde
variant entre 240 et 366 m. Tout au fond serpente en écumant
la rivière Yellowstone, d’un vert d’émeraude
constellé d’écume blanche. C’est splendide
et vertigineux. Ca l’est encore plus quand on s’approche
à quelques mètres des écumantes chutes
(Upper et Lower Falls) qui nous entraînent dans un tourbillon
de mousse et de gouttelettes en un vacarme fracassant.
Après plusieurs arrêts à différents
points de vue sur les cascades, nous voilà au milieu
d’un troupeau de bisons, ils ont l’air pacifiques,
mais il ne faut pas trop s’éloigner de la voiture,
au cas où ! Certains s’arrêtent au milieu
de la route, bloquant toute la circulation. Le troupeau compte
aussi quelques bébés bisons à la laine
plus claire. C’est un moment exceptionnel que cette rencontre
avec la vie sauvage.
Par la suite, nous en voyons encore plusieurs troupeaux, les
uns au bord de la rivière, les autres dans les vertes
et grasses prairies avoisinantes, et un peu plus tard, un coyote
solitaire qui s’échappe dès qu’on
s’approche. Dans la lumière du soir de magnifiques
cygnes -trompettes et quelques canards nagent dans la rivière.
Et voilà, dans le lointain, bien au delà de cette
rivière, un ours noir couché dans l’herbe
qui se lève et qui s’en va. Nous pouvons le voir
mieux grâce aux jumelles que nous prêtent des américains.
Soudain, trois coyotes filent sur la berge en aboyant.
- De retour à Gardiner, nous dînons de «
burritos » au resto mexicain et rentrons à l’hôtel.
LUNDI 26 AOÛT
(282 km)
Le temps est toujours aussi beau et frisquet, ce matin à
7 h 40, heure à laquelle nous sortons pour une nouvelle
journée dans le parc.
Le long de la route, serpente un petit ruisseau empanaché
de vapeur dans la fraîcheur du début du jour. A
gauche, les « roaring mountains » nous feraient
croire que les nuages sortent directement du sol. Avec le soleil
par derrière, on baigne dans une lumière irréelle.
Le parc semble fumer de partout… Fumerolles dans la montagne,
dans les prés, dans les forêts. On circule au milieu
de lumineux panaches blancs.
- Vers 10 h 30 , nous arrivons à Midway Geyser Basin
: 30 à 40 minutes de marche et de photos à travers
un arc-en-ciel de vapeurs colorées en vert, bleu, blanc
sur fond de sol orange, marron, jaune (couleurs données
par les bactéries qui séjournent nombreuses dans
l’eau). Le spectacle est assez féerique.
- Midi : cafétéria à Old Faithful Geyser.
- Puis balade dans Upper Geyser Basin, un peu écourtée
à cause d’un orage de quelques minutes qui
nous a permis de sortir le k.way pour la première fois.
- De retour sur la route, en milieu d’après-midi,
nous voyons des daims s’ébattre dans la rivière,
puis nous voilà bloqués par des bisons qui marchent
tranquillement sur la route tandis que les voitures les suivent
au pas. Quelquefois ils s’arrêtent et tout le monde
attend qu’ils veuillent bien repartir. Il y en a partout
dans les prairies au bord de la route. On en voit même
un qui se roule dans la poussière. Et voilà qu’apparaît
un coyote à la recherche de nourriture, flairant le sol
et sautant sur je ne sais quoi. Nous le voyons de très
près. Tout le monde le photographie mais il ne s’occupe
pas des gens.
- En fin de journée, une heure de marche dans les champs
et dans les bois pour découvrir un hypothétique
lac. Nous rebroussons chemin après 1,3 mile (plus de
2 km) sans avoir rien vu sauf un bison au milieu de notre chemin,
quelques daims au loin et des pancartes indiquant qu’on
était dans un pays d’ours et les conseils à
suivre en cas de rencontre. Mais d’ours, point !
- Retour à Mammoth. Des dizaines de daims sont installés
sur les pelouses du village. Original ! Pas besoin de tondre.
Nous dînons dans la chambre avec des salades toutes prêtes
achetées au super marché d’à côté.
Et comme on a la cafetière dans la chambre : cool !
MARDI 27 AOÛT
(242 km)
Troisième journée dans le parc, il est 7 h 45,
le ciel est couvert de gros nuages gris, il ne fait pas chaud.
Nous allons vers la route du Lamar que nous n’avons pas
encore parcourue.
Dans un champ, nous distinguons une antilope. Elle n’est
pas assez proche pour une photo. Pendant presqu’une demi-heure,
je la suis à une trentaine de mètres. Impossible
d’approcher davantage, elle garde la distance. Je réussis
à prendre deux photos (d’un peu trop loin). Soudain
elle traverse la route à 10 mètres de moi, mais
trop vite. La photo aurait été floue. Une autre
antilope apparaît un peu plus tard, mais elle est encore
plus loin .
A Cooke City, il y a de superbes cabanes en rondins (comme celle
de Nicolas Vannier), nous les examinons avec attention pour
en photographier une, quand surgit devant la voiture, traversant
la route, un énorme élan du Canada, il est somptueux.
Nous le suivons un moment à pied pour nous en approcher.
Quand il est sous le couvert de la forêt, il ralentit
et pas à pas (en s’arrêtant à chaque
pas pour ne pas l’effaroucher), je réussis à
réduire l’écart à une dizaine de
mètres et à faire plusieurs gros plans. Il me
regarde fixement, tandis que je reste immobile, le moindre mouvement
le ferait fuir, je le vois sur le qui-vive. Finalement tranquillisé,
il se remet à manger, et je peux encore le photographier,
tandis que Jean Paul un peu en retrait, le filme.
Des américains qui vivent là et sont sortis pour
le voir me disent qu’il y a quatre ours dans les parages,
et que cette nuit l’un d’eux a monté l’escalier
et est allé sur sa terrasse… Il me montre les traces
de pattes, d’énormes pattes d’ours sur les
marches et le pavage.
- Dix minutes plus tard, nous nous arrêtons sur un «
turn out » où est installé un américain
avec un télescope; celui-ci nous fait signe de regarder.
Sur la montagne très loin, une ourse des montagnes toute
blanche et son petit évoluent de rocher en rocher. Nous
les distinguons très bien dans le télescope, nous
les observons ainsi pendant une petite demi-heure. C’est
fantastique… Surtout que dans Yellowstone, on ne parle
que d’ours bruns, noirs ou de grizzlis.
- Déjeuner à 14 h 30 à la lodge du président
Roosevelt, construite en rondins et où brûle un
feu de bois dans la cheminée. Il faut dire qu’aujourd’hui
il fait gris et froid et qu’il pleuvasse de temps à
autre.
17 h au Mount Washburn : animal non identifié ressemblant
à un ours brun suivi d’un plus petit, aperçu
dans le lointain grâce au zoom de l’appareil photo.
Dans la même direction mais un peu plus près de
nous, il semble qu’un wapiti soit couché dans l’herbe.
Mais nous sommes au sommet d’un promontoire et impossible
de se rapprocher pour voir mieux.
- Après quelques achats dans des « General Stores
» nous reprenons la direction de l’hôtel non
sans être arrêtés encore une fois par un
troupeau de bisons traversant la route au milieu des voitures
. Ce soir, nous dînerons encore dans la chambre après
être passés au super marché.
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