Vendredi 27
Il est 8 heures, il tombe quelques gouttes.
Dès le départ, nous nous arrêtons près
d'un groupe de neuf jeunes lions (mâles).
les lions
Les jeunes lions mâles restent avec leur mère jusqu'à
deux ans, puis le mâle dominant les chasse. A deux ans,
leur crinière pousse. Ils vivent alors en groupe jusqu'à
l'âge de huit ans, puis se séparent et restent
à deux pour rejoindre un groupe de lionnes. Le lion qui
peut dormir 21 heures sur 24, vit jusqu'à environ 17
ans. La lionne peut atteindre l'âge de 23-24 ans. |
Nos neuf lions ont tué un animal, il y a
du sang par terre. De nombreux vautours sont attroupés. L'un
d'eux s'envole avec un morceau de viande dans les serres.
Le classement des meilleurs chasseurs
Le meilleur est le lycaon, mais il a presque disparu... Viennent
ensuite :
- la lionne (qui n'est pas extrêmement rapide, mais très
maline)
- la hyène (qui chasse fort bien quand elle ne trouve
pas de charogne et qui peut aussi aller
enlever les bébés masaïs dans leur case,
si personne ne surveille)
- le guépard (qui utilise sa vitesse)
- le léopard (qui se cache et qui saute)
- le chacal |
Nous arrivons dans la région du lac Naivasha,
la végétation change et devient aride : une herbe
rase jaune et sèche, des arbustes très bas qui atteignent
à peine un ou deux mètres.
Sur le bord de la piste, traîne une carcasse : scène
habituelle avec les vautours ! Quelques uns mangent, la grande majorité
attend, un peu à l'écart, de pouvoir se repaître
à son tour. Le soleil est apparu et avec lui la poussière
et les mini-tornades comme nous en avons déjà vu tant.
Sur notre gauche, apparaît un volcan né après
la Rift Valley, il s'agit du Longonot (2700 m).
Nous traversons des villages avec des masures en bois. Sur certaines,
il est écrit "hôtel"; d'autres, grillagées
en façade, sont des boutiques. Il y a beaucoup de monde,
des charrettes, des ânes …
Sur les routes, on voit surtout des camions, minibus, et 4X4 de
tourisme. Peu de voitures ! Une petite voiture coûte 19000
euros !
Nous déjeunons au Navaisha Sopa. Grand standing ! Chambre
avec deux grands lits, canapé, salon dans une immense chambre
circulaire, autour de laquelle court un couloir. La baignoire est
encastrée plus bas que le sol. De grandes baies vitrées
ouvrent sur une pelouse et des massifs de fleurs.
Le restaurant, le salon sont grandioses, et les jardins de toute
beauté abondent en bougainvillées de toutes les couleurs,
violets, roses, rouges, orangés, saumon…
Après manger, balade d'une heure sur le lac Naivasha…
Alors là, ce ne sera pas inoubliable !…
Deux pélicans, un aigle pêcheur, un ibis, quelques
oies et cormorans, et on est rentré trempé à
cause du vent et des vagues.
Bon ! On a passé ensuite une fin d'après-midi sympa
avant le dîner, installés dans un fauteuil sur la pelouse
et plus tard champagne chez Gilles, un bijoutier de La Ciotat, en
vacances avec son fils Mike. Tous deux font partie de l'autre moitié
du groupe Kuoni…
Samedi 28
Nous quittons le lac Navaisha (lac d'eau douce) à 8 h 30
pour le lac Nakuru (eau salée).
Dans la région, sont implantées des serres de fruits
et légumes en quantité impressionnante. Nous arrivons
au lac Nakuru… De larges bandes roses s'étalent sous
nos yeux, ce sont des flamands roses. Sur notre droite marche une
hyène rayée, différente de toutes celles que
nous avons déjà vues et qui étaient des hyènes
tachetées. Celle-ci est solitaire et nocturne, elle chasse
la nuit.
Le parc de Nakuru, très vert, est planté de nombreux
arbres. Très rapidement, nous rencontrons des pélicans,
aigrettes, flamands roses, et un aigle huppé perché
sur une branche.
Au bord d'un petit ruisseau, nous distinguons au milieu des hautes
herbes, la tête et le cou d'un héron cendré.
Celui-ci est en train de manger un long serpent vert. Il l'agite
en tous sens dans son bec. Nous restons un long moment à
essayer de saisir l'image, mais ce n'est pas facile, le héron
baisse la tête, et les herbes le cachent, ou alors le serpent
se distingue mal de la verdure environnante… Soudain l'oiseau
se redresse, le serpent bien visible… Il est dans la boîte
!
Grues couronnées, aigles pêcheurs, marabouts, oies
d'Egypte, mouettes, ibis sacrés et autres échassiers,
grands flamands et flamands nains peuplent cette zone au bord du
lac.
On y trouve aussi des rhinocéros blancs en groupe, ils sont
énormes. Nous nous approchons à une petite dizaine
de mètres de l'un d'eux. Il est occupé à brouter
sous un arbre, mais bientôt il se couche, sans plus s'occuper
de nous. Il semble assez clair, mais en réalité, c'est
parce qu'il s'est roulé dans la poussière grise de
Nakuru.
Tous les animaux sont gris à Nakuru, car la poussière
est grise. Ils sont rouges à Tsavo, car le sol est rouge…
Quelques buffles sont couchés dans des flaques d'eau boueuse,
ensuite ils se laisseront sécher, et la croûte de terre
en tombant, les débarrassera des parasites.
Un rhinocéros noir traverse rapidement la piste devant nous,
lui aussi est gris de poussière, il marche d'un bon pas,
et nous montre déjà son dos, avant que nous ayons
eu le temps d'attraper l'appareil !
Après le déjeuner au lodge de Nakuru (1700 m), nous
reprenons la route vers le Mont Kenya, à travers les plantations
de thé et de café. Nous nous élevons peu à
peu en altitude dans un paysage très verdoyant, l'air est
un peu plus frais.
Nous venons de traverser la ligne de l'équateur [moment symbolique
!] et nous montons toujours (2550 m). Nous longeons la bordure de
la Rift Valley.
Au milieu des plantations de thé, on aperçoit parfois
un ficus, c'est un arbre sacré sous lequel les "Kikuyu"
se réunissent pour communiquer avec le Dieu. Thirimu est
un Kikuyu (sous-branche des Bantous), alors que Loi était
un Masaï.
Petite halte à l'imposante chute "Thomson". Boueuse
en haut, elle s'écroule en un nuage de gouttelettes 94 mètres
plus bas. C'est la troisième chute d'Afrique pour sa hauteur.
Nous reprenons la direction de Nyeri pour gagner le parc des Aberdares,
longue route goudronnée pour une fois, avant d'attaquer de
nouveau la piste chaotique en entrant dans le parc. Presqu'arrivés,
nous rencontrons de nombreux troupeaux de vaches et de chèvres
qui rentrent de la forêt. Nous avons parfois du mal à
nous frayer un chemin au milieu d'eux. Dans une cour, tout un village
est réuni autour d'une mariée en blanc. Sur la même
piste, nous croisons des vélos au porte-bagages chargé
d'énormes bottes de maïs.
Dans un arbre, nous découvrons un singe à la longue
queue blanche et au corps noir, celui-ci ne vit que dans les arbres
et ne mange pas autre chose que des feuilles.
Le Mont Kenya se dévoile partiellement, on aperçoit
une plaque de neige à son sommet. Et voici que surgissent
deux lycaons, animal très rare ici, que Thirimu ne voit que
pour la troisième fois en sept ans, et l'autre guide pour
la première fois. Cet animal, excellent chasseur, ressemble
à un grand chien noir et blanc. Nos deux lycaons sont sur
la piste assez loin, et comme c'est le crépuscule, il m'
est impossible de les photographier. Avec le zoom, ils seront flous,
sans zoom, ils seront trop petits… Et puis ils disparaissent
très vite dans la forêt…
Nous arrivons à Mountain Lodge (2195 m). C'est une grande
bâtisse en bois montée sur pilotis, percée de
larges baies donnant sur une mare où viennent s'abreuver
les animaux. La nuit tombe… Arrivent d'abord les buffles et
quelques gazelles, un marabout, puis une mangouste. Peu après,
c'est une genette, espèce de chat sauvage au museau pointu,
puis un cobe qui boîte bas. Sa patte arrière gauche
est coupée au dessus du pied.
De temps à autre, nous jetons un coup d'œil par la baie
pour voir ce qui se passe, mais en fait, peu d'animaux viennent
boire… C'est assez surprenant, car à Tsavo, nous en
avions vu des quantités et ça avait duré toute
la soirée, et même la nuit et le matin il y en avait
encore…
Mt Kenya
Dimanche
29
14° à 7 h 30… frisquet !
Quelques buffles sont venus boire vers 6 heures du matin, et maintenant
ce sont les cobes. On ne peut pas dire qu'il y ait affluence. Le
Mont Kenya est couvert, impossible de le voir pour l'instant ! Il
nous faudra attendre plus d'une heure pour qu'il se dévoile
enfin, pâle dans la brume du matin…
Vers 9 heures, nous partons pour Nairobi où nous nous envolerons
en direction de Mombasa. La piste rouge se déroule de nouveau.
Un premier arrêt nous permet de photographier les plantations
de thé, très vertes et très denses. Le paysage
est superbe, des cultures en terrasses d'un vert vif tranchent sur
le rouge de la terre : thé, maïs, bananes, choux. Ce
paysage évoque un peu celui des Antilles. Quand on perd de
l'altitude, on trouve les caféiers et les champs d'ananas
à perte de vue. Nouvel arrêt-photos !
De-ci, de-là, nous admirons un "Nandi flame tree".
Les Kenyans disent que c'est un flamboyant, mais ce doit être
une autre espèce que celle des tropiques, car les feuilles,
les fleurs et le port de l'arbre sont différents. Ceux-ci
forment une grosse boule ronde et les fleurs rouge-vif laissent
apercevoir le feuillage. Alors que le flamboyant des tropiques,
beaucoup plus gros, a une ramure très étalée,
avec des fleurs rouges masquant tout le feuillage.
Nous atteignons Nairobi à midi trente, un peu en retard à
cause des embouteillages causés par la visite des présidents
de Tanzanie et d'Ouganda. Nous déjeunons au restaurant de
l'aéroport, le service n'est pas rapide ! Nous attendrons
jusqu'à 14 h 05 le plat principal, alors que l'embarquement
est prévu à 14 h 20. Nous finissons à toute
vitesse pour finalement apprendre que le vol est retardé.
Deux heures d'attente dans l'aérogare : 16 h 15, c'est parti
!
Trente minutes plus tard, nous survolons le Kilimandjaro qui émerge
d'une mer de nuages. Splendide !
A l'arrivée à Mombasa, un petit bus nous attend pour
traverser la ville et nous emmener au Léopard Beach situé
à une quarantaine de kilomètres de là. La ville
est noire de monde, c'est très sale, enfants dans la poussière,
cabanes en tôle… c'est l'Afrique qu'on connaît.
Nous prenons un bac, des centaines de piétons nous accompagnent,
nous n'en croyons pas nos yeux !
Impressionnant concert de klaxons, minibus dans tous les sens, la
rue est bloquée, nous sommes au milieu d'une espèce
de marché qui pullule de piétons, maisons délabrées,
tôles, tas d'immondices, odeurs pestilentielles, charrettes
à bras…
Arrivée au Léopard Beach Hôtel ! Le tourisme
est roi ! Plus rien à voir avec l'Afrique… Ici, c'est
le pays des touristes, c'est universel…
Après dîner, nous allons avec Bernard et Evelyne faire
un tour sur la plage de sable blanc, déserte sous la lune
pleine. Les vagues brisent au loin, sur la barrière de corail.
Un vent frais souffle… Belle carte postale de l'océan
indien !
Lundi 30
Soleil ! L'océan est superbe avec sa plage blanche, ses palmiers,
ses eaux turquoise, bleues, vertes. Ce matin, balade sur la grève…
Après le déjeuner, avec Bernard et Evelyne, nous allons
en taxi jusqu'au shopping center pour quelques achats.
Ce soir, repas-langouste ! Pour le dernier soir, le groupe a décidé
de s' offrir un extra ! Nous avons commandé d'énormes
langoustes fraîches. Un vrai régal !… Idée
sympa de Bernard ! Demain matin, réveil à 3 heures,
pour démarrer à 4 heures… Pfff !
Mardi 31
Nous quittons l'hôtel à 4 h 15, pour un premier vol
Mombasa-Nairobi qui décolle à 7 h 30.
Le second vol décollera de Nairobi, direction Paris à
midi.
Vers 15 h 30, nous survolons un désert que nous n'arrivons
pas à localiser… Cette étendue vierge sur des
milliers de kilomètres est magnifique. De temps en temps,
au milieu du sable, se dessine une crête noire, puis de nouveau,
le sable orangé qui s'estompe à l'horizon, pour laisser
la place à un infini de bleu d'abord très pâle,
presque blanc, et progressivement azuréen jusqu'au dessus
de l'avion.
Nous survolons bientôt Malte, la Sicile, la botte de l'Italie.
Vers 19 heures, apparaissent les Alpes superbement enneigées,
sur lesquelles les nuages viennent buter, et s'accumuler bientôt
en une mer que le soleil commence à colorer de rose, sous
un ciel très bleu…
Arrivée à Roissy à 19 heures.
|