Jeudi 26
Sur la pelouse broute Poc-chop le phacochère ! Il n'est pas
sauvage. Quand il était tout petit, sa mère a été
tuée par une montgolfière à l'atterrissage
et le pilote l'a récupéré parce qu'il pleurait.
Depuis, il a grandi et vit sur la pelouse de l'hôtel, allant
boire de temps en tempos dans la piscine au grand amusement de tout
le monde !
Départ à 7 h 30 ! Première rencontre avec les
babouins olive (plus foncés que les autres). Un vautour oricou
perché en haut d'un arbre, surveille d'un œil affuté
où les gazelles cachent leurs petits pour aller ensuite les
débusquer et les manger.
En attendant le second minibus qui est en arrière, et sous
le regard du vautour, Thirimu nous parle des animaux.
Détails animaliers
La girafe, les herbivores, les lions et les léopards
voient en couleur, alors que certains autres animaux voient
en noir et blanc.
La girafe peut peser au maximum 1500 kg, et on distingue trois
sortes de girafes selon la forme de leurs taches. Celles qu'on
voit ici, avec des taches en étoiles, sont les girafes-masaïs.
Chez l'autruche, le mâle est noir, et la femelle a une
robe grise. |
De nouveau, la piste herbeuse serpente dans la
savane, sur fond de montagne et de plaine verte, loin devant nous.
Une hyène tachetée est couchée dans une mare.
On dirait qu'elle est morte… En réalité, elle
se rafraîchit, car elle aime l'eau.
Nous nous approchons d'un arbre où est perché un couple
d'aigles bateleurs (bec et pattes rouges), ceux-ci nous regardent
sans bouger.
Les aigles bateleurs
Le couple est uni pour la vie. Ils peuvent avoir deux ou trois
petits dans le nid, mais le plus fort pousse les autres hors
du nid, et à la fin, il n'en restera donc qu'un. |
Le rhinocéros ! Ça y est, on l'a
vu ! C'est notre cinquième grand ! Il est solitaire et peut
attaquer. Thirimu a aussitôt appelé l'autre véhicule
par la CB, et ils nous ont rejoints. Ces deux chauffeurs communiquent
beaucoup et dès que l'un voit quelque chose, il appelle l'autre.
Souvent, nous ne partons pas sur le même chemin pour ratisser
au plus large et avoir ainsi plus de chance de trouver des animaux
intéressants.
Le rhinocéros donc ! Nous sommes restés un long moment
dans le silence total, car si cet animal voit mal, il a une ouïe
très développée, et capte le moindre son avec
ses hautes oreilles en forme de cornet… Thirimu nous avait
dit que si nous étions assez silencieux, le rhino finirait
par s'approcher… Suspense ! On l'a vu de tout près…
Il est passé sur la piste près de nous, placide et
s'est éloigné ensuite tranquillement…
Les big five (les cinq grands)
Le lion, l'éléphant, le buffle, le léopard,
le rhinocéros… |
Les rhinocéros
Il en existe deux sortes :
Le noir (1700kg) muni d'un museau pointu pour manger les feuilles
des arbres qui vit en solitaire, et le blanc (4 tonnes) doté
d'un museau plat pour brouter l'herbe sur le sol, et qui vit
en groupe. Au contraire du noir, le blanc n'est pas dangereux.
Aucune différence de couleur comme leur nom pourrait
le laisser supposer. Tous deux sont noirs. Le nom "rhinocéros
blanc" vient d'une déformation de "wide"
qui signifie "large" et qui est devenu "white"
(blanc) à l'arrivée des anglais.
Le rhinocéros est assez rare, il n'en reste qu'une trentaine
dans l'immense Masaï Mara (qui est grand comme la Belgique),
parce que les chinois et les japonais achètent sa corne
réputée aphrodisiaque. Nous avons donc eu pas
mal de chance d'en voir un. |
Sous un arbre, deux lionnes et six lionceaux se
reposent, ils sont allongés les uns contre les autres, à
cinq mètres de nous. Certains dorment.
Sur la piste, un gnou est mort de la maladie de "tourne".
Quand un gnou respire des fourmis en broutant l'herbe, celles-ci
le dévorent de l'intérieur. Il tourne en rond et finit
par mourir.
Des dizaines de vautours attendent pour s'en faire un festin. Pour
l'instant, seuls deux ou trois oiseaux sont près de lui,
à lui dévorer les entrailles et la langue. Les autres
se tiennent à bonne distance, nombreux et patients. Quand
l'un d'eux fait mine d'approcher, un des trois qui mangent écarte
largement ses ailes et l'empêche d'approcher. Son air menaçant
suffit à faire reculer l'impatient. Ceux qui mangent, enfoncent
leur tête et leur cou dans le ventre et la bouche du gnou,
et en ressortent rouges de sang !
Plus loin, nous observons le manège de quelques milans qui
nichent dans un arbre et repoussent des calaos, pour protéger
leurs petits.
Deux cobes des roseaux (jolies gazelles) paissent l'herbe verte
du ruisseau. Ces animaux vivent dans l'eau. Un groupe d'élans
s'enfuit à notre approche. Bien que nous en ayons vu plusieurs
fois, je n'ai jamais pu les photographier. A chaque fois, ils filaient
ou se tenaient dans l'ombre.
Dans le lointain, une femelle guépard avance, elle a sans
doute des petits avec elle. Mais elle est de l'autre côté
de la rivière. Un 4X4 devant nous franchit le cours d'eau
avec beaucoup de difficultés. Notre chauffeur descend du
minibus et va "ausculter" le terrain… Finalement,
il décide de tenter le coup. Nous nous plaçons plus
à l'arrière du véhicule pour répartir
le poids correctement (nous n'avons pas quatre roues motrices, nous),
et Thirimu franchit la rivière avec brio… on n'a même
pas patiné !
L'autre chauffeur de notre groupe n'a pas réussi à
nous suivre. Nous ne sommes que quelques véhicules de l'autre
côté de la rivière. Nous nous approchons de
la mère guépard. Elle a quatre petits de moins d'un
mois près d'elle. Ils n'ont pas encore perdu leur crinière
de bébé. Les quelques minibus qui sont là encerclent
petit à petit, les fauves pour les obliger, mine de rien,
à se rapprocher de la rivière, dont ils sont encore
assez éloignés. Nous les suivons au pas… Le
spectacle est saisissant ! Les petits ont un air décidé,
et suivent leur mère qui se fraie un chemin au milieu de
nous et finit par atteindre la rivière. Là, ils se
désaltèrent tous longuement avant de passer de l'autre
côté, où les attendent les véhicules
qui n'ont pu franchir le ruisseau. Nous avons tous mangé
de la pellicule…
Les guépards
Les bébés guépards portent une crinière
épaisse jusqu'à l'âge de un mois. Ensuite,
ils la perdent. Ils restent avec leur mère jusqu'à
18 mois, puis quittent le groupe pour vivre en solitaire.
C'est un animal très rapide, qui peut atteindre les 113
km/h, sur une distance n'excédant pas 800 mètres.
Il pèse au maximum 60 kg.
Le guépard ne se nourrit que ce qu'il vient de tuer.
Il mange aussitôt et ne revient pas sur les restes s'il
y en a.
C'est pourquoi, il n'est pas facile d'élever des guépards
en captivité, car ils refusent de manger la viande morte
qu'on leur apporte.
Le léopard au contraire, après avoir mangé,
emporte ce qui reste de viande dans un arbre pour le finir plus
tard. |
Nous quittons les guépards, pour bientôt
rencontrer un nouveau groupe de lions. Ils sont plusieurs sous les
arbres, lions et lionnes réunis, ce qui n'est pas l'habitude.
Généralement, les lionnes sont ensemble avec leurs
petits et les lions ne sont pas avec eux.
Sous nos yeux, à cinq mètres, pas plus, une lionne
se lève, aussitôt suivie par un lion, et ils s'accouplent
instantanément. Le temps d'une petite trentaine de secondes,
peut-être moins, et de nouveau ils retournent s'allonger à
l'ombre ! Il y avait deux mâles, et c'est la femelle qui a
choisi l'un d'eux. Elle était couchée près
de lui, tandis que l'autre était un peu plus loin.
Reproduction des lions
Le lion et la lionne resteront ensemble pendant sept jours et
s'accoupleront sans arrêt pendant cette période.
Ensuite, le lion s'en ira et recommencera avec une autre femelle.
C'est pourquoi, tous les lionceaux d'un groupe naîtront
à peu près au même moment à un mois
près. |
Nous nous arrêtons au milieu d'un groupe
de girafes masaïs, il y en a tout autour, très proches.
Nous sommes au bord de la "Sand River" la rivière
frontière entre Serengeti (Tanzanie) et Masaï Mara (Kenya).
Quelques kilomètres plus loin, nous atteignons la rivière
Mara qui coule, large, dans un écrin de verdure. Le paysage
du Masaï Mara, est très varié, des verts, du
jaune, des arbustes, de l'herbe, de la brousse.
Sur la rivière Mara, posé sur un îlot, dort
un gros crocodile.
Le crocodile
Il peut vivre 300 ans et rester six mois sans manger. Ainsi,
quand il n'y a pas d'eau, il hiberne. Il mange de la viande
pourrie. Après avoir noyé sa proie, il la laisse
pourrir pendant trois jours puis il coupe la viande avec ses
dents qui font office de ciseaux, et comme il n'a pas de langue,
il lève la tête pour faire descendre la nourriture
dans sa gorge. |
Plus loin, au milieu de l'eau, immobiles, d'énormes
hippopotames dont nous ne voyons que la tête, occupent la
rivière. Nous descendons du minibus et nous nous approchons.
Au bord de la rive, de nombreux hippopotames sont alignés
comme dans un parking à "hippos". Près d'eux,
sur le bord, sont couchés plusieurs grands crocodiles. A
divers endroits, nous en voyons d'autres, énormes. Cette
rivière est vraiment le coin rêvé pour voir
hippopotames et crocodiles.
Retour au lodge au milieu des grands troupeaux de gnous.
Après le déjeuner, nous allons faire une balade aux
abords de l'hôtel, sur une passerelle en bois suspendue au
dessus d'un petit ravin et d'une rivière. Quelques singes
font des acrobaties, et nous apercevons soudain (horreur !) un serpent
ondulant dans l'eau, une bonne cinquantaine de centimètres,
fin comme un gros doigt et qui pourrait être un mamba noir…
A 16 heures, nous repartons en safari. Pour commencer, quatre jeunes
lions et lionnes paradent sur un gros dôme rocheux. L'un d'eux
est roulé en boule comme un chat. Il a une tête de
grosse peluche. Sous son air débonnaire, il faut savoir quand
même, qu'un lion qui attaque, avec sa patte, a une force d'une
tonne. Je ne suis pas sûre que les vitres du minibus tiendraient
le coup…
Ces lions nous regardent, s'étirent paresseusement, lèvent
une patte, se mettent sur le dos, baillent… Ils ont des yeux,
d'une beauté !
Nous nous approchons d'une tanière de hyène à
moins de cinq mètres. Il y en a une dizaine, deux adultes
et des petits. L'une des jeunes vraiment toute petite. Elles ont
de grands yeux noirs (elles voient en noir et blanc), et sont très
curieuses. Elles se cachent derrière les herbes et nous regardent
au travers. L'une plus téméraire s'approche du minibus
à le toucher.
Le ciel se couvre, gris, sombre, dommage on ne peut pas photographier,
c'est trop sombre, il y a pourtant de magnifiques topis et cobes
Defassa autour de nous.
Retour au Keekorok Lodge.
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