Dimanche 22
Départ à 8 h 20, nuages et temps doux, pour un
safari dans le Serengeti.
Impalas, dik-dik et gazelles de Thomson… Dans un arbre,
un léopard pose sur une branche oblique, mais il est
trop loin pour être photographié dans de bonnes
conditions. A la jumelle par contre, on distingue bien ses taches.
Dans les fourrés, plusieurs lionnes se déplacent.
L'une d'entre elles s'approche, elle est aux aguets. Elle observe
des gazelles situées de l'autre côté du
minibus. Elle passe devant nous et s'arrête en plein milieu
de la piste… Un face à face impressionnant à
quelques mètres à peine ! Qu'elle est belle !
Par contre, le crocodile couché sur la berge un peu plus
loin, est beaucoup moins sympathique.
Partout dans la savane, gazelles de Thomson, gazelles de Grant,
bubales en grand troupeaux, c'est très joli à
voir. Nous repassons devant la lionne qui s'est allongée
à l'ombre pour dormir. Et voilà enfin le lion,
majestueux, couché sous un arbre, le roi !
Il est seul…
Nous sommes à moins de vingt mètres de lui. Il
semble pacifique, le passage des minibus ne le dérange
pas du tout. Et nous le photographions sous toutes les coutures…
Les lionnes et lionceaux
Plusieurs lionnes peuvent se réunir pour protéger
tous les petits qui naissent à peu près à
la même époque et qui tètent indifféremment
l'une ou l'autre mère. Quand elles vont chasser,
elles cachent les lionceaux car le lion pourrait les manger.
|
Ailleurs, une jeune girafe, sous nos yeux,
mange délicatement les feuilles et les épines
tendres de l'extrémité des branches. Bien que
petite encore, elle dépasse déjà l'arbre.
Lors d'un arrêt, nous découvrons un nouvel animal
, gros comme un rat, le daman arboricole. Celui-ci se pavane
en haut d'un arbre… Impossible de le photographier, il
bouge sans arrêt et se cache derrière les branches.
Et puis, deux guépards à vingt-cinq mètres
environ, couchés sous un arbre, battent l'air de leur
longue queue sombre. A peine plus loin, trois élans broutent
sous le couvert d'un bosquet.
Jusqu'à la sortie du parc Serengeti, où nous allons
pique-niquer, se succèdent éléphants et
leurs adorables éléphanteaux, girafes, singes,
gazelles, autruches, phacochères, serpentaires, hippopotames,
et un adorable bébé gazelle de Thomson de deux
jours environ, qui ne sait pas encore courir. Il voudrait bien
téter, mais nous sommes très près et la
mère ne veut pas. A chaque fois qu'il essaie, elle s'éloigne
d'un pas. Dès que nous serons partis, elle acceptera
sans doute… Quant à cette lionne à quelques
mètres de la piste, elle baille à pleine gueule..
Après le pique-nique (table sous les arbres, et oiseaux
partout autour), nous partons pour N'gorongoro. En chemin, nous
nous arrêtons aux gorges d'Olduvai, où furent trouvées
de nombreuses traces des premiers hommes. Les liaisons entre
les parcs sont une véritable épreuve d'endurance.
Le minibus roule très vite sur la piste cabossée,
trouée, en tôle ondulée, pleine de pierres
et de sable. Des nuages de poussière s'élèvent,
nous devons sans cesse ouvrir les fenêtres du minibus
pour aérer et les fermer pour ne pas avaler cette maudite
poussière.
Nous arrivons enfin au N'Gorongoro Serena Lodge (2300 m).
Lundi 23
Départ en 4X4 pour le cratère. Avant même
d'atteindre le fond, nous observons la chasse d'un chacal à
la poursuite de pintades. Celui-ci est différent de ceux
que nous avons déjà vus. Il a le corps marron
comme les autres, et en plus une bande noire sur le dessus du
dos et de la tête. Ils semblent tous comme ça dans
le cratère.
Hyènes, chacals, gnous, zèbres, phacochères,
hippopotames cohabitent dans le fond de la caldeira.
Au bord du lac salé, un superbe envol de flamands roses
nous accueille, tandis qu'au dessus de nous passe un pélican.
Un bébé hyène rejoint sa tanière
déjà occupée par un autre qui pointe le
bout de son museau au dehors.
Quatre guépards se dorent au soleil, mais encore trop
loin pour la photo !

Pique-nique dans le 4X4, car les oiseaux nous
voleraient les sandwiches dans les mains, et ils sont dangereux.
Pendant ce temps-là, un imposant éléphant
traverse tout le parking où sont stationnés des
dizaines de minibus, remplis de gens en train de manger…
Dans le cratère, nous n'avons pas vu énormément
d'animaux, en dehors des immenses troupeaux de gnous et de zèbres
couchés dans l'herbe et même sur la piste. Cependant,
nous avons pu photographier une mère léopard à
moyenne distance, elle avait trois petits cachés dans
les herbes. Juste après, nous avons aperçu une
lionne endormie au soleil. Mais pas de rhinocéros, comme
on nous l'avait promis !
Retour au même lodge qu'hier. Ce soir, nous avons eu des
bouillottes dans le lit, et la chambre est chauffée,
car il fait froid la nuit, à cette altitude… Il
faut avouer que les bouillottes n'étaient quand même
pas indispensables !
Visiter
le N'Gorongoro sur 100 Détours M@G
Mardi 24
Départ à 7 h 30, en direction de Nairobi au Kenya.
La route est longue. Nous déjeunons à Arusha,
au même restaurant qu'à l'aller, puis nous changeons
de véhicule et de chauffeur à la frontière.
Nous quittons Loi, et nous faisons connaissance avec Thirimu.
Nous traversons des villes noires de monde… Vélos,
brouettes, charrettes portées par des hommes… Un
monde fou déambule à travers les villes.
Nous arrivons enfin à Nairobi et nous nous rendons directement
au restaurant "Carnivore".
C'est un endroit réputé et très fréquenté
où on peut déguster des viandes grillées
du pays.
Un barbecue immense trône dans l'entrée. Spectaculaire
! Viandes à volonté, accompagnée de diverses
sauces… agneau, porc, bœuf, autruche, crocodile,
gazelle, poulet, saucisses… un régal ! Quand on
n'en veut plus, on enlève le petit drapeau qui est sur
la table. Mais tant qu'il est là, on nous sert à
volonté.
Nous passons la nuit au "Nairobi Safari Club"…
Hôtel de grand standing, mais qui n'a pas le charme des
lodges… ni le calme !
Mercredi 25
Départ à 8 h 45 avec Thirimu.
Nous nous dirigeons vers le Masaï Mara. La végétation
est plus luxuriante par ici, acacias, candélabres, maïs,
eucalyptus…
Les acacias
Les acacias siffleurs sont des arbustes chargés de
petites boules noires percées par les fourmis pour
y pondre leurs œufs, et qui ensuite sous l'action du
vent sifflent, à cause des petits trous. |
Sur la route, un car est en panne. C'est assez
surprenant, leur façon de signaler le véhicule
! Ils utilisent des branches qu'ils coupent sur les arbres et
buissons environnants, et balisent la route de part et d'autre
du car en panne sur une bonne distance.
Nous voilà de nouveau sur une piste en pays masaï,
que longent de nombreux troupeaux conduits par des enfants.
Nous croisons souvent des charrettes tirées par des ânes,
alors qu'en Tanzanie, elles étaient tirées par
des hommes.
Sur de grandes toiles, au soleil, est étalé le
blé ou le maïs. Il sèche au milieu du village,
au bord de la route.
Dans une "curio shop" (sempiternelle boutique de souvenirs),
un adorable bambin se laisse photographier avec plaisir.
Coutumes Masaïs
Les Masaïs vivent dans le pays masaï sans s'occuper
de la frontière. Ils occupent le Masaï Mara
au Kenya et le Serengeti en Tanzanie. Quand le chef administratif
de la région donne un ordre, les Masaïs n'obéissent
pas, car ils n'écoutent que leur chef traditionnel.
Ainsi, chef de tribu et chef administratif doivent parlementer
et ensuite, les Masaïs obéiront au seul chef
qu'ils reconnaissent.
Une fois par an, ils pratiquent le brûlis de leurs
terres.
Sur la route des femmes Masaïs rebouchent les trous
qu'ici on appelle "nids d'autruches" ou "cratères"
selon leur taille. En fait, on dit que ce sont elles qui
creusent les trous la nuit pour les reboucher le jour et
ainsi demander aux chauffeurs l'aumône de quelques
pièces.
Il faut dire à ce propos, que nous avons vu Thirimu
donner un billet à des ouvriers réparant une
route défoncée… |
Soudain, un appel CB du chauffeur de l'autre
minibus nous conduit à faire demi-tour, et à repartir
dans l'autre sens à toute vitesse… Nous nous demandons
ce qui se passe, et commençons à craindre un problème
pour le reste du groupe. En fait, après quelques kilomètres
à grande allure, nous retrouvons nos compagnons près
d'un 4X4 qui s'est retourné. Le véhicule les a
doublés comme un fou et a fait un tonneau complet sur
le côté suivi d'une culbute vers l'avant. Le toit
est complètement écrasé. Les gens ne sont
que légèrement blessés, mais le chauffeur
a dû être dégagé par les hommes de
l'autre minibus, car il était coincé dans son
véhicule…
Des Masaïs arrivent surgis d'on ne sait où et prévenus
on ne sait comment !
Les trois passagers sont emmenés par une voiture blanche,
qui semblerait être une ambulance… en fait, un espèce
de camionnette dans laquelle ils montent tous à l'arrière,
sans civière et sans siège, sauf le plus touché
qui s'assoit près du conducteur. Il n'y a même
pas de trousse de secours, nous devons leur donner celle de
notre minibus… Le chauffeur reste près de son véhicule,
en attendant qu'on vienne le remettre sur ses roues et le remorquer…
Nous apprendrons deux jours plus tard, qu'ils s'en sont tirés
sans trop de mal, et ont pu quitter l'hôpital.
Nous reprenons la route, et voyons souvent des Masaïs au
bord des cours d'eau. Dès qu'il y a de l'eau, ils se
douchent et lavent leur linge… Il faut dire qu'avec la
poussière qu'il y a partout, ce n'est pas étonnant
! A chaque filet d'eau, nous voyons des étoffes rouges
étendues sur l'herbe et des Masaïs nus dans le ruisseau.
Aujourd'hui, nous déjeunerons à 15 heures, nous
avons pris de retard à cause de l'accident… Nous
n'étions déjà pas très en avance
de toutes façons !
A 16 heures, nous repartons en safari… De grosses gouttes
de pluie tombent par-ci par-là.
Nous retrouvons des arbres à saucisses. Seuls les rhinocéros
et les babouins se nourrissent de ces drôles de saucisses.
Le babouin en mange les graines.
Nous traversons un troupeau de buffles, il y en a de tout petits,
certains ont le dos couvert d'oiseaux. Les troupeaux ne sont
pas à craindre, par contre un buffle solitaire est très
dangereux, il peut charger. En effet, les vieux buffles sont
exclus du troupeau, et cela les rend agressifs.
Nous suivons un minuscule chemin au milieu de la brousse, hautes
herbes jaunes et sèches.
Maintenant, nous pistons un léopard et son petit. C'est
un animal qui, adulte, ne pèse pas plus de 90 kg en général.
Guidé par la CB, Thirimu déplace le véhicule
selon la marche des deux fauves. Nous les voyons, magnifiques
au creux de la vallée, puis une seconde fois, descendre
un versant et remonter de l'autre côté. C'est splendide,
mais il faut être rapide pour les photos car les deux
animaux marchent d'un bon pas !
Finalement, Thirimu qui a compris où ils allaient surgir
de nouveau, manœuvre fort habilement, et nous permet d'admirer
la mère et son petit à moins de deux mètres
du minibus. Ceux-ci traversent tranquillement devant nous, l'une
attendant l'autre. Nous les voyons à trois reprises de
très près, car au fur et à mesure de leur
avance, nous nous postons sur leur chemin… Chasse palpitante
et spectacle inoubliable !
Et pour conclure cette sortie forte en émotions, nous
mitraillons six lionnes et lionceaux bien installés sur
une plate-forme rocheuse à une dizaine de mètres
de nous.
Retour au Keekorok Lodge (1600 m). Ce soir, nous avons une grande
moustiquaire qui entoure nos deux lits jumeaux.
Pour demain, nous décidons d'un commun accord, sur proposition
de Thirimu, de faire un seul grand safari de 8 h 30 à
13 heures, plutôt que d'en faire deux (de 6 h 30 à
8 h 30, puis de 10 h à 13 h) ainsi nous pourrons aller
beaucoup plus loin.
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