Edmond Albius
1829-1880

Il découvre à l'âge de 12 ans la fécondation artificielle de la vanille.

Albius

Orphelin dès sa naissance, le petit esclave Edmond est confié à un homme passionné par la botanique et les orchidées - Ferréol Beaumont Bellier - qui le prend sous sa protection à Sainte Suzanne.
Cet homme s'intéresse particulièrement au vanillier, qui pousse naturellement en Amérique du sud, et dont la fleur est fécondée par une abeille qui ne vit qu'au Mexique.
Importés de Cayenne en 1819, par le jardinier-botaniste Perrotet et le capitaine Philibert, puis du Mexique en 1822 par Mr Marchant, les plants de vanille, introduits à La Réunion (alors appelée île Bourbon) restent stériles durant les premières années. les scientifiques européens cherchent alors un moyen de féconder la plante artificiellement.
A Sainte-Suzanne, Beaumont Bellier poursuit lui aussi ses recherches sur la vanille. En même temps, il se fait aider pour la fécondation de ses fleurs par le petit Edmond. Par exemple, il lui apprend à féconder une plante de la famille des citrouilles, appelée Jolifiat, dans laquelle fleurs mâles et fleurs femelles sont placées sur des rameaux différents. Il montre à l'enfant comment cueillir les fleurs mâles pour les poser sur les fleurs femelles.
Fin 1841, à l'époque de la floraison du vanillier, Beaumont Bellier qui se promène dans son jardin avec Edmond, aperçoit sur son vanillier, une belle gousse. L'enfant lui explique alors que c'est lui qui a fécondé la fleur. Le maître refuse de le croire, mais deux ou trois jours après, il voit une seconde gousse près de la première. Alors Edmond, pour prouver ses dires, exécute devant lui la délicate opération que tout le monde connaît aujourd'hui, à savoir mettre en relation les organes mâles et femelles.
Une autre version de l'histoire produite par la rumeur populaire, laisse entendre cependant, qu'Edmond après avoir été réprimandé par son maître, aurait écrasé, par vengeance, la fleur du vanillier, provoquant ainsi involontairement la fécondation.
Quelle que soit la véritable version, et on pencherait plus volontiers pour la première, parce que plus poétique, Beaumont Bellier rédige un article sur cette affaire.
Le petit Edmond est alors demandé par tous les planteurs des environs, qui veulent se faire expliquer le procédé.

Le 20 décembre 1848, l'esclavage est aboli à La Réunion. Edmond, homme libre, s'appellera désormais Albius (ce qui signifie "blanc"). Son ancien maître Beaumont Bellier et ses amis tentent - en vain - à maintes reprises d'obtenir de la colonie une "rémunération publique" pour Albius.
Pendant ce temps, les planteurs s'enrichissent... De 50 kg exportés en 1848, on arrive à 100 tonnes à la fin du 19e siècle.
Albius, lui, quitte son maître et est employé comme aide cuisinier à Saint-Denis. En 1852, impliqué dans une histoire de vol de bijoux, il est condamné à cinq ans de travaux forcés. Albius, homme libre, va connaître les chaînes qu'il n'a pas subies quand il était esclave. En 1855 - peut-être grâce à la démarche de Beaumont Bellier en sa faveur - Albius est libéré pour bonne conduite et retrouve Sainte-Suzanne, où il cultive - pour des propriétaires - quelques arpents de terre.
De la fin de sa vie, on sait peu de choses... On pense qu'il se serait marié...

Le doute persistera longtemps après sa mort, quant à savoir si Albius a réellement découvert la fécondation de la vanille, ou encore, s'il n'était pas plutôt blanc que noir (car il est difficile pour certains d'accepter qu'un enfant noir ait pu être à l'orgine d'une telle découverte).

Quoi qu'il en soit, le geste d'Albius, volontaire ou involontaire, se perpétue dans toutes les plantations de vanille à travers le monde et a fortement contribué à la réputation de l'île. La liane de vanille qui orne son blason en est un témoignage.

Vanille.

Vanille.

Vanille.

Principe de fécondation de la vanille :

Saisir la pointe de la fleur avec la main gauche et découper la corolle avec une petite pointe.
Soulever avec un fin bambou, l'organe femelle (pistil) et le redresser.
Appuyer délicatement avec le pouce de la main gauche pour que l'étamine (mâle) s'incline vers le pistil (femelle) et féconde la fleur.

 

 

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