Le sauvetage
des temples d'abou simbel
Les deux temples d’Abou Simbel taillés dans la roche
sur la rive occidentale du Nil, entre 1290 et 1244 avant Jésus-Christ,
avaient été construits pour honorer les divinités
Râ, Amon, Ptah et Ramsès.
Sombrés dans l’oubli, ils furent redécouverts
au XIXe siècle, à demi ensablés, par un explorateur
suisse " Johann Ludwig Burckhardt" qui trouva par hasard
une tête affleurant à la surface du sable, sa voisine
étant brisée, et les deux autres encore intactes.
Mais ce n'est qu'au début du XXème siècle,
que furent entrepris les travaux de déblaiements et de fouilles.
Un demi-siècle plus tard, les temples d'Abou Simbel étaient
de nouveau à la une de l'actualité.
En effet, en 1956, l'Egypte prenait la décision de construire
un nouveau barrage à Assouan, ce qui constituait une menace
de destruction pour tous les sites et monuments situés sur
les rives du Nil en Nubie, du fait de l'élévation
des eaux du lac Nasser.
La campagne internationale mise en place par l’UNESCO pour
la sauvegarde des monuments de Nubie est à l’origine
d’un des plus grands déménagements de l’histoire
: Le déplacement des temples d’Abou Simbel.
Trois projets furent étudiés. Celui qui fut finalement
adopté consistait à déplacer les temples et
à les reconstruire un peu plus haut, hors de portée
des eaux du Nil.
Démontés en plus de 1000 blocs, les fragments de 20
à 30 tonnes furent transportés jusqu'à l'emplacement
choisi pour reconstituer les temples, comme des puzzles géants.
Pour déplacer les éléments du temple, il fallut
utiliser des grues, des camions et des derricks d'une portée
de 40 mètres qui pouvaient porter des charges de 30 tonnes
le problème étant de déterminer le centre de
gravité des blocs, afin que tant au démontage qu'au
remontage, ceux-ci montent ou descendent à la verticale.
On recréa ensuite alentour un paysage ressemblant à
l'environnement ancien.
Aujourd'hui, les temples d'Abou Simbel, adossés à
une colline artificielle, qui est en réalité une
gigantesque voûte en béton, se dressent au dessus du
site primitif. Commencés à la fin de l'année
1963, les travaux durèrent jusqu'en 1972, bien que l'inauguration
ait eu lieu en 1968.
900 personnes ont travaillé à ce sauvetage.
Le miracle continue :
Dans le sanctuaire, creusé dans le roc, quatre statues font
face à la porte : Ptah , Amon, Ramsès et Râ,
les quatre gardiens de la barque sacrée. Le miracle est que
deux fois par an, vers le 20 février et le 20 octobre, le
soleil se lève à l'horizon dans l'axe même du
temple et, grâce à l'ingéniosité des
constructeurs, ses rayons pénètrent jusqu'au fond
du sanctuaire et éclaire les figures de trois des gardiens
de la barque. Celle de Ptah, gardien des ténèbres,
à gauche, demeure dans l’obscurité.
Lors du déplacement des temples, on a fait des calculs pour
que le phénomène perdure au nouvel emplacement…
Et c'est une réussite… à un jour près
cependant, le décalage étant dû selon certains
au fait que les temples ont été reconstruits plus
haut, et selon d'autres au fait que notre calendrier grégorien
introduit une erreur de 0,0003 jours par an.
Où est la vérité ? Notre guide égyptienne
Mara avait privilégié la première hypothèse.
Voir
mon article sur l'Egypte sur 100 Détours M@G
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